Feu Antime Baranshakaje a été inhumé ce lundi au site du sanctuaire des tambours sacrés de Gishora sur la Colline Masasu en Commune Giheta de la Province Gitega.
Après une messe en sa mémoire à la Cathédrale Christ Roi de Gitega, un long cortège des tambourinaires venus de différents coins du pays a suivi sa dépouille depuis le centre-ville de Gitega jusqu'à Gishora. Une foule nombreuse, dont les villageois de la Colline natale du défunt, s'étaient également rassemblés au lieu d'enterrement.
Deux représentants des tambourinaires de Gishora ont pris la parole. Le premier a déclaré qu'avant sa mort, Antime Baranshakaje a demandé aux tambourinaires de « sauvegarder le sanctuaire des tambours sacrés de Gishora » et de bien accueillir les visiteurs de ce sanctuaire. Le second a indiqué qu'Antime Baranshakaje a insisté sur le « respect strict de la tradition » qui interdit aux filles et aux femmes de battre du tambour par les filles et les femmes. Les tambourinaires présents ont promis de suivre les consignes de leur modèle.
Dans ces cérémonies d’inhumation, le gouvernement du Burundi était représenté par le Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture. Dans son discours, le ministre a parlé d’Antime Baranshakaje comme « promoteur du tambour burundais », au point que l’Ingoma est devenu patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le Ministre de la jeunesse, des sports et de la culture a promis de faire construire « un monument » de Feu Antime Baranshakaje et d'initier une semaine dédiée au tambour qui sera célébrée chaque année.
Toutefois, plusieurs personnes présentes ont semblé regretter que les honneurs accordés au disparu par le gouvernement ne soient donnés à titre posthume ; alors que la famille de Feu Antime Baranshakaje avait demandé un appui au tout début de la maladie du grand tambourinaire afin qu’il puisse se faire soigner à l’étranger.