Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Rumonge, nouvelle plaque tournante du trafic d’enfants vers la Tanzanie

La commune de Rumonge est devenue ces derniers mois le nouveau couloir du trafic d’enfants vers la Tanzanie. Malgré les arrestations et les condamnations enregistrées en 2025, les trafiquants changent de méthode et poursuivent leurs activités. L’Observatoire national pour la lutte contre les criminalités transnationales (ONLCT) « Où est ton frère » tire la sonnette d’alarme.

Le manque de collaboration effective entre les gouvernements du Burundi et de la Tanzanie demeure, selon le représentant légal de l’ONLCT, Prime Mbarubukeye, l’un des principaux obstacles à la lutte contre le trafic d’enfants. Il affirme que les réseaux de trafiquants continuent d’échapper aux autorités grâce à des itinéraires de contournement et à des complicités locales.

La localité de Kigwena, dans la commune de Rumonge, est aujourd’hui identifiée comme le principal point de transit. L’ONLCT a régulièrement documenté des cas de jeunes filles âgées de 9 à 16 ans recrutées pour être envoyées dans la province tanzanienne de Kigoma. Des enfants âgés de 11 à 16 ans sont également ciblés. La plupart proviennent de familles rurales vivant dans une pauvreté extrême, prêtes à céder face aux promesses d’argent, même dérisoires, proposées par les trafiquants.

L’abandon scolaire, la misère et l’incapacité de certains parents à subvenir aux besoins de leurs enfants figurent parmi les causes profondes de cette traite, selon l’ONLCT. Les recruteurs profitent de ces vulnérabilités pour promettre de faux emplois bien rémunérés en Tanzanie, qui se transforment en exploitation sexuelle ou en travail forcé agricole ou domestique, sans aucune rémunération.

Prime Mbarubukeye pointe également du doigt le manque de coordination frontalière entre le Burundi et la Tanzanie ainsi que l’absence d’un centre national d’hébergement temporaire pour les enfants rescapés de la traite. Ces faiblesses, selon lui, compromettent la prévention, le retour et la réintégration des victimes.

Il appelle le gouvernement burundais à renforcer le cadre juridique et judiciaire en adoptant des lois plus sévères contre les auteurs de ces crimes. Il recommande aussi la formation des acteurs de la chaîne pénale, policiers, officiers de police judiciaire et magistrats instructeurs, sur les techniques d’identification et de prise en charge des victimes.

Le représentant de l’ONLCT plaide pour la création d’unités spécialisées au sein des forces de sécurité ainsi que d’un tribunal et d’une cour dédiés à la répression des criminalités transnationales organisées. Selon lui, seul un tel dispositif permettra de démanteler durablement les réseaux de trafic d’enfants au Burundi.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 508 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech