Réfugiés burundais en Tanzanie : pas de retour forcé, assure le gouvernement tanzanien

Depuis plusieurs années, les réfugiés burundais vivant en Tanzanie dénoncent des actes de persécution, de mauvais traitements et la menace récurrente d’un rapatriement forcé. En 2024, les autorités tanzaniennes avaient fixé une date butoir au 31 décembre pour leur retour, mais cette mesure n’a finalement pas été appliquée pour des raisons non expliquées à l’opinion publique. Plus récemment, des églises, certaines écoles fréquentées par des enfants réfugiés burundais ont été fermées et des points d’eau utilisés par ces communautés ont été coupés, ce qui a renforcé les inquiétudes sur leur avenir.
Dans un entretien accordé à la Radio Publique Africaine, le porte-parole du gouvernement tanzanien, Gerson Msigwa, a tenu à dissiper les craintes : « Le gouvernement tanzanien n’a renvoyé aucun Burundais et ne le fera jamais. »
Msigwa a toutefois rappelé que la Tanzanie et le Burundi s’accordent sur le fait que la paix est revenue au Burundi. Le gouvernement burundais invite donc ses ressortissants réfugiés en Tanzanie à rentrer volontairement. Ceux qui souhaitent rester devront se conformer aux lois tanzaniennes, notamment en sollicitant la nationalité ou d’autres permis de résidence. À défaut, ils se trouveraient en situation irrégulière.
À la question d’un éventuel retrait du droit d’asile, le porte-parole a répondu : « Rien n’a changé pour les Burundais réfugiés en Tanzanie. La seule nouveauté est l’appel lancé par leur gouvernement pour qu’ils rentrent au pays. Je n’ai jamais évoqué la suppression de l’asile. »
Concernant la fermeture des écoles dans les camps et les propos de l’agent du HCR chargé de l’éducation au camp Nyarugusu, Gerson Msigwa a précisé :« C’est au HCR d’expliquer les actes et propos de leurs agents, pas au gouvernement tanzanien. »
La position du HCR
Interrogée sur le sujet, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a affirmé que l’organisation soutient uniquement les retours volontaires des Burundais. Sur la question de la fermeture des écoles fréquentées par les enfants réfugiés, le HCR n’a pas encore fourni d’explications.