Sept personnes tuées en trois mois, des Imbonerakure pointés du doigt

Par : Eloge-Divin Remesha

Le Centre pour le Renforcement de l’Éducation et du Développement de la Jeunesse (CREDEJ) alerte sur la recrudescence des violences impliquant des jeunes affiliés au parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Dans son dernier rapport trimestriel, l’organisation dénonce plusieurs exactions commises par des membres de la ligue des jeunes du parti, les Imbonerakure, entre juillet et septembre 2025. Selon le CREDEJ et des enquêtes menées parallèlement par la Radio Publique Africaine (RPA), sept personnes ont été tuées au cours de cette période dans différentes régions du pays.

Parmi les victimes figurent deux femmes, Georgette Nishimwe et Jeannine Nyabenda, assassinées le 29 juillet 2025 dans la commune de Nyanza-Lac, province de Burunga. D’après les informations recueillies par la RPA, elles ont été tuées dans une forêt alors qu’elles ramassaient du bois de chauffage. Quelques jours plus tôt, le 17 juillet, un homme connu sous le nom de Claude a été tué dans la même commune, après avoir été attaqué par un Imbonerakure alors qu’il rentrait d’une cérémonie familiale.

La RPA signale également d’autres meurtres attribués à des membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD. Le 3 septembre, en province de Gitega, un homme de 74 ans, Simbare Ambroise, a été battu à mort alors qu’il revenait d’une transaction immobilière, au cours de laquelle il venait de vendre un terrain pour environ 20 millions de francs burundais. Le 18 août, dans la province de Bujumbura, Thierry Nibizi, âgé de 34 ans, a été tué dans une embuscade alors qu’il rentrait chez lui. Deux semaines auparavant, deux femmes avaient été retrouvées mortes au bord de la rivière Kanyaru, à la frontière avec le Rwanda, sur le territoire de la commune de Kiremba, province de Butanyerera. Leurs identités n’ont pas été établies, mais des sources locales soupçonnent qu’elles auraient été exécutées par des Imbonerakure chargés de surveiller la zone frontalière pour empêcher des traversées vers le Rwanda.

Le CREDEJ et la RPA indiquent que certains des Imbonerakure soupçonnés d’implication dans ces assassinats ont été arrêtés et présentés à la justice, tandis que d’autres circulent toujours librement. Face à cette situation, le CREDEJ appelle les autorités à agir avec fermeté pour mettre fin aux abus commis contre la population. L’organisation plaide pour une éducation civique et citoyenne de la jeunesse burundaise, afin qu’elle devienne un moteur de développement plutôt qu’un instrument de violence.