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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les enseignants burundais fetent leur journée avec un pléthore d’inextricables problèmes du secteur mal organisé

octobre 06, 2017 2657
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Chaque 5 Octobre, le monde entier célèbre la journée des enseignants. Les enseignants burundais, en plus d’un salaire bas, sont aujourd’hui confrontés à plusieurs problèmes qui font obstacle à leur mission d’enseigner les enfants du pays. A l’occasion de cette journée, la rédaction de la Rpa s’est entretenue avec des enseignants qui décrivent certains de ces problèmes.

 

Les effectifs trop élevés d'écoliers et élèves dans des salles de classe est l’une des difficultés auxquelles font face les enseignants au Burundi. La qualité de l'enseignement en pâtit et les éduqués subissent les conséquences.

 

A pas mal d'écoles tant primaires que secondaires, les effectifs d'écoliers et élèves sont supérieurs à 50 élèves par classe. Ils sont donc à 60 et plus, 70 et plus, voire 80 et plus.

 

Ainsi donc, les enseignants contactés laissent entendre que ces effectifs élevés d'apprenants constituent une grande difficulté pour leur profession.

 

‘’Nous nous fatiguons trop quand nous corrigeons les copies des travaux d'évaluation qui sont trop nombreuses et quand nous contrôlons les cahiers de notes des élèves. Nous avons de la peine à maitriser la classe contenant un effectif élevé d'apprenants, qui, des fois, profitent pour déranger en classe’’, s’indigne un enseignant contacté.

 

Certains enseignants font savoir qu'il leur est devenu difficile de suivre convenablement leurs élèves, surtout les élèves les plus faibles ; et ont tendance à avancer avec ceux qui comprennent vite.

 

D'autres enseignants nous ont honnêtement révélé que suite à des effectifs élevés d'apprenants, ils élaborent des questionnaires qui leur facilitent la correction, au lieu d'élaborer des questionnaires qui répondent aux normes pédagogiques. Autre chose signalée par les enseignants, c’est que quand ils ont devant eux un effectif élevé d'apprenants, les faibles sont noyés et presque oubliés. D'où alors ils sont voués à l'échec.

 

En conséquence, la surpopulation des salles de classe pèsent sur les enseignants, mais aussi sur les apprenants. Les premiers parce qu'ils se fatiguent, les seconds parce que les échecs se multiplient et leur degré de compréhension diminue.

 

La réforme du système éducatif, une des origines des problèmes actuels dans les écoles.

 

Les réformes du système éducatif au Burundi compliquent le travail de l’enseignant. Actuellement, à la fin de la 9ème année, les élèves passent dans la classe de 11ème année.

 

Les enseignants des classes post fondamentales disent dispenser des matières qui dépassent les capacités de ces élèves.

 

 ‘’ Ils ont survolé la matière de la 10ème année. Même si ces élèves parviennent à avoir les quotas pour être orientés, ils n’ont pas de capacités suffisantes. Et l’enseignant a beaucoup du mal à leur faire comprendre la matière’’,explique un enseignant.

 

Quant à la section technique post fondamental, d’autres problèmes s’enregistrent. Les enseignants disent ne disposer du matériel didactique, ce qui entrave l’apprentissage des élèves.

 

‘’Ça nous est difficile d’enseigner sans matériel didactique alors que les programmes ont été modifiés. Chaque enseignant se débrouille pour trouver la matière à dispenser. Nous n’avons même pas été formés pour enseigner le nouveau programme et qui, par conséquent ont des lacunes à dispenser la matière. Je trouve que le ministère devrait nous former pour nous montrer ce qui a été changé et améliorer nos connaissances. Aujourd’hui l’enseignant des classes techniques se perd carrément’’,libère un pédagogue du post fondamental.

 

Les programmes de la section technique post fondamental sont prévus sur 3ans. Au Burundi, la première promotion vient de commencer la 2eme année, confrontée à ces problèmes.

 

Le redéploiement aggrave la frustration des enseignants

 

Certains des enseignants disent que le redéploiement ne leur facilite pas la tâche. Notre source est une enseignante de la 2ème primaire de l’école fondamentale à l’intérieur du pays. Elle dit avoir été mutée à plus de 47 kilomètres de chez elle, ce qui l’oblige de quitter la maison à 4 heures du matin chaque jour.

 

‘’ Lorsque j’enseigne l’avant-midi, je me réveille très tôt le matin et je quitte chez moi à 4 heures du matin. Je fais un long trajet et j’y reste toute la journée. On a été dispersé. Je travaille à 47 km de chez moi ‘’, témoigne une maîtresse qui a été mutée

 

Cette enseignante nous a raconté qu’elle est obligée de passer toute la journée sans rien manger, et sans repos. Après son travail, elle refait le même trajet pour retourner chez elle. Mère de 5 enfants, elle dit qu’elle arrive à la maison au-delà de 20heures, très abattue. Des fois, elle trouve ses enfants déjà endormis.

 

Cette enseignante fatiguée, pense déjà à abandonner le métier, mais persévère parce qu’elle avait déjà contracté un crédit à la Banque. Elle craint que la Banque ne saisisse sa maison.

 

Les enseignants qui ont été redéployés, disent que ce redéploiement affectera aussi le rendement des élèves. Dans ces conditions, les enseignants reconnaissent qu’ils ne peuvent pas dispenser toute la matière.

 

Le pouvoir Cndd-fdd hypothèque l’avenir du pays

 

Selon un expert en éducation, tous ces problèmes des enseignants burundais se repercuteront non seulement sur les élèves , à qui ils dispensent les cours mais aussi, ils affecteront l’avenir du Burundi.

 

Libérat Ntibashirakandi; professeur d’université en Belgique, craint que dans 5 ou 10 ans, le Burundi n’aura plus de cadres compétents pour reconstruire et developer le pays. Le Burundi sera envahi par les citoyens de la sous région, mieux formés par rapport aux Burundais, regrette-t-il.

 

Professeur Ntibashirakandi appellee les autorités burundaises à reconnaitre la crise en cours au Burundi, d’accepter de s’assoeir avec ses protagonists afin de trouver solution à la crise et ainsi permettre la reconstruction du pays et le recadrement du secteur de l’éducation.

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