Le même avis est partagé par Manassé Niyoyabimpaye, enseignant à l’école fondamentale de Kibingo dans la commune de Kayanza qui a une ancienneté de plus de 20 ans dans ce domaine. Cet enseignant précise en outre que son salaire reste jusqu’ici loin d’être suffisant vu la précarité des conditions de vie actuelle, la hausse des prix des denrées alimentaires, les charges de la famille, etc.
Suite à ce salaire maigre, disent t-ils, les enseignants ne sont plus à la hauteur de pourvoir aux besoins et aux survies de leurs familles respectives. Les autres y voient en cela comme un métier non bénéfique qui demande beaucoup d’énergie et préfèrent abandonner pour faire d’autres travaux.
Ces enseignants font savoir que jusqu’aujourd’hui, la majorité des enseignants n’ont même pas de parcelles ou de terrains propres à eux car, continuent t-ils, « avec la modernisation des milieux ruraux, les prix des parcelles à vendre ont été revus à la hausse ». Cela fait que certains enseignant restent locataires des petites maisons, des lopins de terre et les autres subsistent dans la vie de célibat, ont t-ils signalé.
Le Gouvernement doit revaloriser ce métier, source de la vie et des connaissances.
« Ventre affamé n’a point d’oreille », ont donc conclu les enseignants en indiquant ainsi qu’il est difficile de bien dispenser les cours alors qu’ils ne voient pas comment gagner le pain journalier.
Dans ces conditions, affirment ces enseignants, « le taux de réussite à l’école devient mauvais car le titulaire du cours se préoccupe beaucoup plus du pain quotidien que de ses élèves ».
Ces enseignants demandent au Gouvernement de valoriser le métier d’enseignement en y impliquant néanmoins un budget suffisant car l’école contribue beaucoup à la réussite de la vie de millions de Burundais.