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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Des enseignants réclament le salaire de toute l’année scolaire

Burundi : Des enseignants réclament le salaire de toute l’année scolaire

Neuf mois après le début de leur carrière, certains enseignants n’ont pas encore perçu de salaires. Alors que certains de leurs collègues ont commencé à être rémunérés, dans certaines provinces comme Bujumbura, ces nouveaux enseignants n’ont même pas encore de numéro matricule.

C’est à la fin du mois d’août 2023 que les candidats au poste d’enseignants ont passé un test national de recrutement. Les candidats retenus sont entrés en fonction au mois d’octobre de la même année 2023 et ont été affectés dans différentes provinces.

Aujourd’hui, 9 mois après le début de leur carrière d’enseignants, certains sont rémunérés, d’autres pas encore. Le cas illustratif est celui des enseignants qui ont été affectés en province Bujumbura ; ils n’ont encore ni de salaires ni de numéros matricules.

Alors que les nouveaux enseignants percevaient normalement leur premier salaire trois mois ou au plus tard cinq mois après le début des fonctions, ces enseignants disent avoir saisi le ministère de la fonction publique. Aucun rendez-vous précis ne leur a été donné.

« Nous sommes allés au ministère de la fonction publique au mois d’avril. Ils nous ont répondus que nos dossiers étaient en cours de traitement. Nous y sommes retournés, ils nous ont cette fois-ci expliqué qu’il y a eu un problème technique, qu’ils ne peuvent pas sortir nos numéros matricules. » Précise un de ces enseignants qui ajoute qu’il leur a été demandé de vérifier à chaque fin du mois sur leurs comptes. Quand ils auront les salaires, ils pourront donc aller récupérer leurs numéros matricules au ministère de la fonction publique.

Ces arguments n’ont pas convaincu les enseignants lésés surtout que, révèlent-ils, dans certaines provinces, ces nouveaux enseignants sont déjà rémunérés. Ils demandent alors au ministère de la fonction publique de les traiter tous au même pied d’égalité et de les régulariser tous.

Nous n’avons pas pu avoir la réaction de Venuste Muyabaga, le ministre de la fonction publique.

 

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Photo: Bâtiment abritant le ministère de la fonction publique à Bujumbura

 

 

 

 

Matyazo,  un site de déplacés à plusieurs problèmes

Matyazo, un site de déplacés à plusieurs problèmes

Le   site des déplacés des inondations de Gatumba se trouvant à Matyazo en commune Mubimbi de la province Bujumbura connait plusieurs défauts. Une insuffisance des hangars pour l’hébergement, des difficultés d’accès à l’eau potable et accès limité aux soins de santé ainsi que des conditions difficiles de scolarisation des enfants. Une situation qui infortune les déplacés.

Le processus de délocalisation de la population de la zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura a débuté le vendredi 10 mai 2024. Il a débuté par des familles volontaires parmi les plus affectées par les inondations. Ces familles ont été installées dans le site aménagé à Matyazo en commune Bubimbi de la province Bujumbura. Au départ, elles étaient à une centaine de familles. Aujourd’hui, elles sont plus de 900 familles. L’un des grands problèmes qui hante ces familles, c'est l’hébergement. Les abris d’urgence apprêtés sont insuffisants et certaines familles dorment à la belle étoile.

 « Les familles qui sont venues de Mushasha 1 et Mushasha 2  n’ont pas encore eu de hangars dans lesquelles s’installer. Seules les familles qui sont venues en 1ᵉʳ, en provenance de Mushasha 1, ont été installées et un tout petit nombre de ceux qui sont venus en provenance de Mushasha  2. Ce sont eux qui nous hébergent, nous qui sommes venus de Mushasha 2, Kinyinya 2 et Gaharawe. Tous les autres, surtout ceux en provenance de la 3ᵉ avenue et de Warubondo dorment à la belle étoile. Mais même ceux qui dorment dans les hangars, nous   dormons les uns collés contre aux autres. Seulement, on nous a donnés des couvertures », explique un de ces déplacés de Gatumba.

Pour la plupart de ces familles, leurs hébergements jouent en même temps le rôle de stock et de cuisine.

« Nous faisons la cuisine à l’intérieur même des hangars dans lesquels nous dormons. Il y a un petit corridor, c’est là où nous préparons de quoi manger. Oui, ce sont en peu de mots ces abris d’urgence qui nous servent de dortoirs, de cuisine, mais également de stocks », ajoute notre source sur place.

 

 L’accès limité aux soins de santé

Le personnel soignant du site de Matyazo ne travaille que les matinées, les déplacés de ce site n’ont droit aux soins de santé que durant trois heures par jour. Les malades doivent donc se réveiller très tôt pour être parmi les  30 premiers, que les services de santé soignent par jour. « Le personnel soignant arrive à 9h et rentre à midi. Ils ne peuvent donc pas soigner plus de 30 personnes. Pour être sur la liste, tu dois arriver tôt. Moi, je me suis réveillé tôt, mais j’étais 40ᵉ.  Je n’ai pas été soigné, je dois y retourner encore plus tôt », regrette une des victimes de ce système.

En cas d’urgence les après-midi ou la nuit, ces déplacés devraient se débrouillent et trouver un établissement sanitaire. Dans cette localité où a été installé ce site des déplacés des inondations de Gatumba, ne se trouve aucune pharmacie qui pourrait permettre aux habitants du site de se procurer des calmants et attendre le retour du personnel soignant.

L’eau potable, un autre grand défi dans le site

Pour accéder à l’eau potable, il faut descendre une montagne à une forte pente. Ce qui cause beaucoup d’ennuis aux déplacés surtout qu’ils ne sont pas habitués à habiter les montagnes.

 « Nous puisons de l’eau du tank installé en bas de notre colline, une colline qui est vraiment pointue, il faut donc y descendre et remonter avec des bidons d'eau. Des gens font des accidents tout le temps, certains se fracturent et d’autres se font des déchirures. C’est vraiment une colline glissante. »

Dans le but d’éviter ces accidents, notre source sur place indique que la majorité des déplacés se retrouvent obligés d’acheter l’eau par bidons. Un bidon de 20 litres coute entre trois et cinq cents fracs burundais.

 

Une scolarisation difficile

Les enfants des familles délocalisées à Matyazo ont été intégrés dans des écoles publiques de la localité. Ces dernières sont sursaturées. À part cet effectif élevé d’élèves, ces écoles de Matyazo manquent de bancs pupitres suffisants et de matériel didactique, ce qui rend difficile l’apprentissage, l’encadrement et le suivi de ces enfants.

Bien qu’il n’y ait pas encore de chiffres illustratifs, des sources de la RPA au niveau du site de Matyazo signalent qu’il y aurait déjà eu des cas d’abandons scolaires.

La rédaction de la RPA n’a pas réussi à recueillir la réaction d’Imelde Sabushimike, la ministre ayant la solidarité dans ses attributions.

Le 10 mai dernier lors du lancement officiel du processus de délocalisation de cette population de la zone Gatumba, Anicet Nibaruta, le directeur général de la police de protection civile, avait annoncé qu’il y avait plus de 1747 familles parmi les plus affectées qui avaient volontairement demandé la délocalisation.

 

Burundi : Qui garde le droit aux documents de voyage ?

Burundi : Qui garde le droit aux documents de voyage ?

L'accès aux documents de voyage redevient de plus en plus difficile au Burundi. Les demandeurs de ces documents déplorent que tous les demandeurs n’en bénéficient pas pour autant. Certains ont payé depuis plusieurs mois, mais ils n’ont pas encore eu ces documents de voyage.

Les documents de voyage, les passeports comme les Laissez-passer sont délivrés par le Commissariat Général des Migrations, CGM en single, ex PAFE. Malgré l’option de demande en ligne, plusieurs personnes préfèrent se présenter et introduire la demande physiquement. La raison, expliquent nos sources, est qu’en ligne, la plupart du temps, ils complètent le nécessaire, mais ne reçoivent pas de retour.

Au CGM, s’observe chaque jour de files très longues des demandeurs de documents de voyages. Certains se présentent pour introduire la demande, d’autres pour réclamer le document commandé.

Des policiers dressent les listes de ceux qui vont entrer au commissariat. Pour avancer sur la liste tout comme pour avoir son document dans les délais, les demandeurs doivent motiver les policiers de ce commissariat. « Nous passons des journées entières sur des files attendant notre tour. Et pour avancer sur la liste, il faut soudoyer les policiers. Et même quand tu veux que ton dossier soit traité rapidement, tu dois verser des pots-de-vin aux policiers. Ils nous disent que pour le Laissez-passer, tu dois payer trente-sept mille pour celui qui va t’aider, alors que le laissez-passer coûte trente-cinq mille. Pour le passeport, tu dois payer cent cinquante mille pour les policiers en plus des deux cent trente-cinq mille pour les frais du passeport. »

Ceux qui n’acceptent pas de payer ces montants, passent plusieurs mois en attente. Un des demandeurs de documents de voyage nous a montré qu’il a payé pour le passeport depuis deux mois.  A chaque réclamation, les agents du Commissariat Général des Migrations   expliquent qu’ils gèrent encore les commandes du mois de février. Un argument rejeté par les demandeurs de services au CGM, car, affirment-ils, il y en a qui reçoivent ces documents juste après l’introduction du dossier.

 « Nous nous sommes présentés depuis le dix-huit avril 2024. Mais jusqu’à présent, ils nous répondent qu’ils sont en train de traiter les dossiers du mois de février alors que nous sommes au mois de juin. Ce qui n’est pas vrai, car nous connaissons des gens qui ont eu leurs papiers de voyage dans trois jours, et les autres qui les ont eus en une journée. » Déplore un des demandeurs de documents de voyage.

Les informations en provenance du personnel du Commissariat Général des Migrations indiquent que ce problème d’accès aux documents de voyage, que ce soit les passeports et les Laissez-passer, est causé par le manque des petits livrets pour confectionner ces documents. Les mêmes informations indiquent que le manque de ces petits livrets serait dû à une mésentente entre le gouvernement burundais et les fournisseurs de ces livrets.

Nous n’avons pas pu recueillir le commentaire du responsable du Commissariat Général des Migrations, Général Major de Police Maurice Mbonimpa.

 

Rumonge : De la location des palmiers à huile au détournement

Rumonge : De la location des palmiers à huile au détournement

La population de la zone Gatete en commune et province Rumonge dénonce les magouilles et détournement de fonds, entretenus au champ de semences de Buzimba. Une association furtive monopolise le marché de location des palmiers à huile de ce champ de semences à un montant dérisoire, et le Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage est directement cité dans cette malversation. 

Le champ de semences Buzimba est situé en zone Gatete de la commune et province Rumonge (sud du pays). Il s’étendait sur 45 hectares, mais 3 hectares ont été emportés par la rivière Buzimba et il en reste 42. Les magouilles et détournements signalés dans ce champ de semences sont opérés à travers l’association appelée TWITEZIMBERE. Selon les informations en provenance de cette structure agronomique, ladite association œuvre sous la couverture du Directeur Provincial de l’Agriculture et de l’Elevage à Rumonge (DPAE) Jean-Marie Congera, en complicité avec l’ancien chef de stock, mais actuellement responsable de ce champ de semence Jean-Marie Buname.

« Le responsable de ce champ de semences en collaboration avec le DPAE ont créé une association. Cette dernière prétend louer les palmiers à huile du champ de semence Buzimba en tant qu’association, mais elle est dirigée par l’épouse de Jean-Marie Buname, le responsable de ce champ de semences. Ils louent en fait eux-mêmes ces palmiers à huile. Aucun appel d’offre, aucune  soumission n’ont jamais été faits avant la location de ces palmiers à huile. » Déplore une source de la localité.

Au moment où un hectare de palmiers à huile peut être loué à 15 millions de francs burundais par an, l’association TWITEZIMBERE paye cette somme pour 42 hectares et sur une période de 3 ans. Selon notre source, un certain commerçant a promis de payer 90 millions pour trois ans, mais on lui a refusé le marché.  

«  Pour un hectare de palmiers à huile, on paie normalement entre 15 et 20 millions par an. Le montant de location des  42 hectares devrait être compris entre 630 et 840 millions par an, mais TWITEZIMBERE donne 5 millions pour une année de location de ces 42 hectares. La différence entre ces montants est énorme, c’est du vol carrément ! » Dénoncent des sources de Rumonge.

Dans ces magouilles, le DPAE Jean-Marie Congera collaborerait avec son prédécesseur Abel Ndayishimiye révèlent les informations recueillies sur place.  

Nous avons essayé de joindre à maintes reprises le directeur de l’agriculture et de l’élevage en province Rumonge, Jean-Marie Congera, pour avoir sa réaction, mais sans y parvenir.

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