Peu de cadavres reposent dans les chambres froides de la morgue de l’hôpital Roi Khaled jusqu’au jour de l’enterrement sans qu’ils ne soient retirés de temps en temps de ces chambres froides. Pour laisser un cadavre dans une chambre froide, différents témoignages convergent pour dire qu’il faut payer des pots de vin ou avoir des connaissances à cet hôpital.
Les personnes qui sollicitent une chambre froide à la morgue de l’hôpital Roi Khaled dénoncent le comportement des gestionnaires de la morgue de cet hôpital. Cet habitant de la Mairie de Bujumbura rapporte que ces gestionnaires se permettent de retirer un cadavre de la chambre froide pour donner place à un autre cadavre dont une parenté les a soudoyés. « Si tu paies l’argent, ils te montrent qu’ils mettent le cadavre dans la chambre. Après ton départ, ils le retirent et le posent par terre pour accorde la place à quelqu’un d’autre qui vient après toi. Il y a des gens qui ont des connaissances à l’hôpital Roi Khaled et ils passent par celles-là pour solliciter les gestionnaires des morgues d’accepter de donner une place moyennant un versement de pots de vin et de ne pas le retirer en aucun cas de la chambre. Plusieurs le constatent le jour de l’enterrement en voyant les corps des leurs », a indiqué un témoin.
Ces allégations sont confirmées par les sources de la RPA à l’hôpital Roi Khaled. L’une d’entre elles révèle aussi que le favoritisme est d’usage à la morgue de cet hôpital. « Plusieurs personnes préfèrent emmener les leurs décédés à la morgue du Roi Khaled ici à Bujumbura. Mis à part ces pot-de-vin sollicités, les administratifs exigent certaines fois aux gestionnaires de morgue de donner une place à un cadavre car il est d’un proche d’une autorité quelconque. La capacité d’accueil de la morgue de l’hôpital Roi Khaled est de 17 ou 18 chambres je crois. Je dois vous signaler aussi que ces chambres ne sont pas toutes fonctionnelles », révèle une source de la RPA au sein de l’hôpital.
La rédaction de la RPA a contacté Stanislas Harakandi, directeur de l’hôpital Roi Khaled mais n’a pas pu le joindre. Il en a été de même pour le Dr Thaddée Ndikumana, ministre de la santé.
Ce dernier avait déclaré au mois de février dernier que les problèmes rencontrés par des gens à la recherche des morgues vont être bien suivis et résolus. Parmi les recommandations faites par le ministère de la santé aux directeurs des hôpitaux possédant des morgues, figure celle leur demandant de s’impliquer quotidiennement dans la gestion des morgues.