Au mois de Mars 2017, tous les enseignants du Burundi ont constaté une retenue d’une somme de 2.000 francs sur leurs salaires. Cette retenue a été faite sur deux mois. C’est-à-dire les mois de mars et avril.
Ces enseignants ignoraient encore la destination de cette retenue. Après enquêtes, ils se sont rendus compte que c’est la coalition des syndicats Cosesona qui a prélevé une somme d’argent sur leurs salaires. Une coalition dont ces enseignants ignoraient encore l’existence. Sur un total de plus de 81 mille enseignants, la coalition Cosesona avait déjà prélevé une somme de 320.000.000. Ces enseignants indiquent qu’ils ne savent rien sur l’usage de cet argent. De son côté, Cosesona a indiqué à ces enseignants que l’argent a servi comme aide à la population de la province Kirundo qui était menacée par la famine durant cette période. Ce qui n’a pas convaincu la plupart des enseignants.
Une situation pareille s’est encore produite au mois de février et mars 2019. Les enseignants indiquent qu’on a retranché encore une fois une somme de 5.000 francs sur leurs comptes durant ces deux mois. Au total, Cosesona a perçu une somme de quatre cent cinq millions de francs burundais. Non avertis du prélèvement, les enseignants n’ont pas également su l’usage de leur argent.
Durant ces deux années, la Cosesona a volé aux enseignants une somme de plus de sept cent millions de francs burundais.
La goutte qui a fait déborder le vase est la récente décision de prélever 500 francs burundais sur le salaire de chaque enseignant, une décision qui devrait être mise en application à la fin de ce mois de janvier.
Décriés par les enseignants non membres de la Cosesona des quatre coins du pays qui la juge injuste, la commission nationale indépendante des droits de l’homme a demandé ce mardi au ministre de la fonction publique de sursoir sur cette décision et de privilégier la voie du dialogue.