Les usagers de la frontière burundo-tanzanienne de Kobero dénoncent les agents du service de l’immigration sur ce poste-frontière. Ces derniers leur extorquent de l’argent. Chaque passager est sommé de payer 40 mille francs burundais pour pouvoir traverser cette frontière.
Depuis que les autorités burundaises ont fermé toutes les frontières avec le Rwanda, c’est devenu très compliqué de voyager du Burundi vers l’Ouganda et le Rwanda. Actuellement, pour ceux qui désirent se rendre dans ces deux pays, ils passent en province Muyinga sur la frontière burundo-tanzanienne de Kobero.
Ceux qui ont déjà traversé ce poste-frontière de Kobero se plaignent que « l’extorsion qu’ils subissent est insupportable ». Quand ils arrivent sur cette frontière, ils disent qu’ils paient d’abord « 20 mille francs burundais sur le côté du Burundi. C’est-à-dire 10 mille francs au personnel soignant qui vérifie que le voyageur détient la carte jaune attestant qu’il a reçu le vaccin contre la fièvre jaune, ainsi qu’une autre somme de 10 mille francs au policier qui met le cachet de sortie ». Tous les voyageurs qui ont la carte jaune ou pas doivent payer cet argent, sinon ils ne peuvent pas traverser la frontière. « Si tu arrives à celui qui met le cachet de sortie et qu'il ne trouve pas un billet de 10 mille francs burundais dans ton laisser-passer, il le met de côté », témoigne un usager de ce poste-frontière.
Ces voyageurs doivent aussi payer une autre somme de 20 mille francs burundais équivalent à 10 mille shillings tanzaniens sur le côté de la Tanzanie afin qu’ils puissent avoir l’autorisation d’entrée dans ce pays. « Pour être servi par l'agent du service de l'immigration tanzanien, l’on doit aussi mettre à l’intérieur du document de voyage 10 mille shillings tanzanien. S'il n'y trouve pas cet argent, il te le dit en langage codé '' Weka maji apa! '' ( apportez de l'eau ici). Si tu ne lui donnes pas cet argent, il te dit d'aller t'asseoir à côté et d'attendre », précise notre source.
Les autorités doivent intervenir pour arrêter ce phénomène
Les usagers de cette frontière de Kobero interpellent les autorités policières du service de l’immigration ainsi que les autorités chargées de lutter contre la corruption pour combattre le vol qu’ils subissent sur cette seule frontière terrestre ouverte qui mène actuellement vers l’Ouganda et le Rwanda. Nos sources regrettent que la corruption soit devenue comme un fait normal, ce qui affecte négativement les voyageurs et ternit l’image du Burundi.
L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, OLUCOME en sigle, s’étonne également de voir que le phénomène de corruption s’observe toujours à la frontière de Kobero alors qu’il existe des institutions qui en principe devraient le bannir.
« C’est ignoble de constater que les agents du service de l’immigration qui travaillent sur la frontière de Kobero osent extorquer les voyageurs en les obligeant de payer de telles sommes d’argent, comme si c’était légal », s’indigne Jean Nduwimana, le porte-parole de l’OLUCOME. Et de lancer un appel à toutes les institutions concernées, surtout au ministre de l’intérieur du pays, de tout faire pour empêcher ces agents qui travaillent à la frontière burundo-tanzanienne de Kobero de continuer de voler les voyageurs.