
Les agriculteurs de la zone et commune Giheta, en province Gitega, dénoncent des irrégularités dans la distribution des fertilisants. Ils accusent le distributeur de détourner les engrais destinés à la population, ce qui les laisse avec des quantités insuffisantes. L'administration locale a promis de surveiller étroitement la situation pour mettre fin à ces pratiques frauduleuses.
À Giheta, la colère gronde parmi les agriculteurs. Après avoir payé l’intégralité des sommes demandées pour obtenir des fertilisants, beaucoup se retrouvent avec des quantités largement inférieures à celles prévues. Les soupçons se tournent vers le distributeur local, Luc Jérôme Ndayizigiye, accusé de détourner une partie des engrais pour les revendre sur le marché noir.
« Nous avons tout payé, mais nous n’avons reçu qu’une petite quantité d’engrais. Nous pensons qu’ils détournent le reste pour le vendre ailleurs », déplore un agriculteur. Ce sentiment d’injustice est partagé par de nombreux habitants de la commune, qui se demandent comment ils pourront faire face à la prochaine saison agricole sans les fertilisants nécessaires.
L’administratrice de la commune Giheta, Micheline Ninahaza, confirme être au courant des accusations portées contre le distributeur. Elle promet de surveiller de près l’opération de distribution afin que la vérité éclate. « Nous savons que certains reçoivent plus d’engrais que d’autres en raison de pots-de-vin. Nous suivons cette affaire avec attention et appelons les citoyens à dénoncer toute irrégularité qu’ils constateraient », a-t-elle déclaré.
Cependant, les citoyens semblent hésiter à signaler ces pratiques frauduleuses. Micheline Ninahaza insiste sur l’importance de leur collaboration : « Au lieu de se lamenter, nous les invitons à dénoncer ces magouilles rapidement. Cela nous permettra d’agir efficacement et d’arrêter les coupables en flagrant délit. »
De son côté, Luc Jérôme Ndayizigiye n’a pas répondu aux sollicitations téléphoniques pour donner sa version des faits.
La situation dépasse toutefois les frontières de Giheta. Lors de la conférence publique tenue vendredi dernier par les porte-paroles de différentes institutions en province Rumonge, Clément Ndikumasabo, porte-parole du ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage, a reconnu l’existence de malversations similaires dans plusieurs provinces du pays. Selon lui, certains commerçants préfèrent vendre les engrais sur des marchés ou les exporter illégalement au lieu de servir les agriculteurs locaux. Il a toutefois précisé que les quantités manquantes seront distribuées aux agriculteurs concernés, mais pas leur argent.