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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Cibitoke : Les exploitants agricoles rejettent le partenariat avec l’ANAGESSA

Cibitoke : Les exploitants agricoles rejettent le partenariat avec l’ANAGESSA

Les agriculteurs de la province Cibitoke  refusent de vendre leur récolte de maïs à l’Agence Nationale de Gestion du Stock Stratégique Alimentaire, ANAGESSA,  si cette dernière ne paye pas en argent liquide. Une résolution consécutive à la pauvreté qui gangrène les ménages.   

Ces cultivateurs font savoir qu’ils ne répondront pas à l’appel de vendre leur récolte de maïs auprès de l’ANAGESSA. Ils expliquent que cette agence collecte toujours des récoltes par crédit sans même  fixer le délai de régularisation de la dette enregistrée. Ainsi, ils déplorent le fait qu’ils sont par la suite confrontés à la famine et à la pauvreté alors qu’ils avaient suffisamment récolté.  Les agriculteurs de la province Cibitoke jurent à cet effet qu’il n’est plus question d’être des créanciers envers l’Etat qui devrait plutôt les subventionner.  

« Il est inconcevable de fournir sa propre récolte pour un simple jeton. Moi par exemple, on vient de chasser mes enfants de l’école suite au manque de frais scolaires. Que le gouvernement alors cautionne que nous allons partout exhiber les jetons pour être dispensés à payer les biens et services dont nous aurions besoins y compris les soins de santé. » S’insurge un des cultivateurs de cette province du nord-ouest du pays.

Le cas de l’ANAGESSA n’est pas en fait un cas isolé. D’autres organisations étatiques prennent aussi à crédit les récoltes de la population. Ces cultivateurs citent entre autres la COGERCO qui leur doit l’argent pour le coton récolté l’année culturale précédente. « Ceux qui ont fourni le coton à la COGERCO,  jusqu’à l’heure actuelle  n’ont pas été régularisé et la COGERCO ne générera aucun intérêt. Voudriez-vous qu’on ajoute les jetons du  maïs fourni à ceux du coton ?»

Les agriculteurs de la province Cibitoke reprochent en même temps  à l’Agence Nationale de Gestion du Stock Stratégique Alimentaire de leur imposer un long trajet à parcourir jusqu’à l’unique point de vente situé  à Rugombo, au chef-lieu de la province. D’où ils réalisent qu’ils n’en tireront aucun bénéfice par rapport au prix de 1700 francs par kilo de maïs grain, fixé par ladite Agence.

Si alors l’ANAGESSA n’aurait pas à payer cash, qu’elle ne s’attende à aucune fourniture en maïs grain qui proviendrait de leur moisson, concluent les agriculteurs de la province Cibitoke.

Kirundo : Les pratiques du PAIOSA décriées par des riziculteurs de la commune Ntega

Kirundo : Les pratiques du PAIOSA décriées par des riziculteurs de la commune Ntega

Des riziculteurs de certaines collines de la commune  Ntega, province Kirundo dénoncent ce qu’ils qualifient d’arnaque de la part du programme PAIOSA. Ces riziculteurs sont obligés de payer en nature les intrants  fournis par le  PAIOSA contrairement aux conventions faites  il y a une année.

Eté 2022, le Programme d'Appui Institutionnel et Opérationnel au Secteur Agricole du Burundi, PAIOSA, annonce aux riziculteurs de quatre collines de la commune Ntenga (nord du pays)  qu’il va leur fournir des intrants agricoles à payer après  vente  de la  récolte.

Le moment de s’acquitter de la dette arrivé, le PAIOSA refusa le paiement en argent à la grande surprise des riziculteurs concernés. 

‘’Le PAIOSA est venu aider les riziculteurs des collines Gisitwe, Murokore, Mwendo et Runyangezi qui effectuent ensemble leurs activités champêtres. Après la récolte du riz, le PAIOSA n’a pas respecté les conventions. Il a ordonné que les riziculteurs doivent donner un kilo et demi de riz pour payer un kilo d’engrais. A cette époque, un kilo et demi de riz se vendait à 3000 BIF’’, se lamente un riziculteur qui indique aussi que cette pratique du PAIOSA est toujours en cours: ’’Pour le moment, ils ont changé et ont dit qu’un kilo d’engrais va être payé par un kilo du riz.’’

Ces riziculteurs  dénoncent cette exigence car, disent-ils, les deux produits n’ont pas la même valeur monétaire.  Le prix officiel d’un kilo d’intrants est de 1250 BIF alors qu’un kilo de riz coûte entre 2800 et 3000 BIF.

Ces riziculteurs  de Ntega sont frustrés et se sentent exploités par le PAIOSA. ‘’ Nous cultivons et récoltons juste pour le PAIOSA alors que nos familles meurent de faim. S’ils veulent nous donner de l’engrais qu’ils acceptent que nous  payons  de l’argent mais là aussi nous allons  payer au prix officiel’’, ajoutent ces riziculteurs qui  sollicitent l’intervention du ministère de l’agriculture, qui parraine le PAIOSA, pour stopper ces pratiques.

Sanctus Niragira, le ministre en charge de l’agriculture et de l’élevage  ne s’est pas encore exprimé sur ce cas des riziculteurs de Ntega.

Cibitoke : Les rats rongeurs inquiètent les agriculteurs

Cibitoke : Les rats rongeurs inquiètent les agriculteurs

Des rats ravagent les cultures  dans différentes communes de la province Cibitoke. Plusieurs jours  après l’apparition de ces rats dans les champs, les agriculteurs de ces localités indiquent qu’aucun agronome n’est encore intervenu. Cette population réclame l’intervention des autorités habilitées  et  les aider à lutter efficacement contre ces rongeurs.

Sur la colline Muyange de la commune Mugina en province Cibitoke, les agriculteurs sont en alerte maximale. Leurs champs ont été attaqués par des rats. Ils ravagent tout dans les champs.  ‘’ C’est  comme une invasion. Personne ne sait d’où ils sont venus. Ils sont vraiment très innombrables. Un  des agriculteurs en a déjà tué plus de 300 dans son champ. Ils s’en prennent surtout aux champs de maïs et du haricot.’’ Témoigne un agriculteur de la  colline Muyange.

Dans leur combat contre ces souris, l’arme des  agriculteurs de la colline Muyange est  le souricide. Cependant c’est un combat désespéré. Bien que des rats qui consomment le poison utilisé meurent, le lendemain, les agriculteurs  constatent qu’il y a d’autres  qui  continuent de  ravager les champs. ‘’Nous utilisons  le produit  dit Sumu ya panya. Mais ils ne meurent pas comme nous le souhaitions.’’

Les agriculteurs de la colline Muyange désespèrent déjà qu’ils n’auront pas une bonne récolte du haricot et du maïs.

La présence des souris est aussi  signalée dans d’autres communes de la province Cibitoke comme Rugombo. Dans cette commune, des rats font des dégâts dans les champs sur les berges de la rivière Rusizi.

 Inaction de la DPEA

Environ deux semaines après l’invasion de ces rats, les agriculteurs de la province Cibitoke déplorent l’inertie de la direction provinciale en charge de l’agriculture et de l’élevage.

‘’Nous avons informé  l’administration, mais aucun agronome n’est jusque-là venu pour s’enquérir de la situation.’’ Regrette notre source parmi ces agriculteurs qui précise que le recours au souricide ne donne encore toujours rien.

Les agriculteurs de la province Cibitoke demandent  aux responsables agricoles et administratifs  de s’impliquer de façon effective et mettre à leur disposition des agronomes qui sont à mesure de les aider à combattre ces ras ravageurs de champs de cultures.

Béatrice Nyabenda,  directrice provinciale de l’agriculture et de l’élevage n’a pas voulu donner sa réaction.

Rukaramu: Une mauvaise qualité des semences de riz distribuée par la SRDI affecte la récolte

Rukaramu: Une mauvaise qualité des semences de riz distribuée par la SRDI affecte la récolte

Les riziculteurs  de la zone Rukaramu en commune de Mutimbuzi de la province Bujumbura sont remontés contre la Société de Développement de la Région de l’Imbo. Les  semences qui leur ont été fournies pour la saison culturale B n’étaient pas bonnes, rendant ainsi mauvaise leur  production alors  qu’ils  ont investis de gros montants pour la saison.  

Ces riziculteurs réunis au sein des coopératives de Kinyinya, Kirwati et Kira toutes de la zone Rukaramu utilisent les semences données par la Société de Développement de la Région de l’Imbo, SRDI. Pour la saison culturale B, les semences fournies par la SRDI  étaient, selon les riziculteurs, différentes des autres.  Ils n’espèrent pas une bonne récolte pour la saison culturale B.’’ La récolte n’est pas du tout bonne pour cette saison B. La  perte est due  à de mauvaises semences que nous a données la SRDI, les graines dites IBRID et RUTETE. Tous les gens qui ont planté ces semences ont enregistré des pertes.’’

Pourtant, affirment les mêmes riziculteurs, avant la SRDI  leur donnait de bonnes semences et la récolte était aussi satisfaisante.

Des investissements à perte  

Les riziculteurs de la zone Rukaramu, affirment avoir investis de gros montants  au cours de ce semis de mars cette année 2023. Ici, ils donnent l’exemple des quantités de fertilisants qu’ils ont utilisées depuis le repiquage espérant une bonne récolte.

’Vingt et un jours après le repiquage du riz,  pour un champ de 65m  sur 50, on prend 75 kilos  de l’engrais NPK, ou communément appelé BAGARA avec 25 kilos d’engrais UREE ou TOTAHAZA et on fertilise  le riz. Après cela, on attend  un peu et on fait le  sarclage. Après cette opération, on prend encore 75kilos d’engrais UREE avec 25 kilos de NPK pour amender le riz.’’ Explique un de ces riziculteurs qui estiment à presque deux cents mille les frais d’achat de fertilisants auxquels ils ajoutent les frais de location des champs. ‘’ Ce  champ de 65m  sur 50 est loué à un million cinq cents mille francs burundais.’’ Précisent les riziculteurs qui doivent payer encore de l’argent pour le semis, repiquage et sarclage.

Suite à toutes ces dépenses, qui ne seront pas probablement recouvertes suite à la mauvaise récolte, ces riziculteurs demandent à la Société de Développement de la Région de l’Imbo SRDI, de ne pas considérer les paiements des redevances pour cette saison. ‘’La direction de la SRDI est au courant que nous payons les semences reçues et même l’eau utilisée pour l’irrigation. Pour l’eau, les redevances sont de 300kilos de riz par hectare. Nous, alors qui avons planté ces mauvaises semences, nous demandons à la SRDI de ne pas nous exiger ces paiements car nous travaillons à perte.’’

Mais  pour les prochaines saisons culturales, ces riziculteurs de Rukaramu,  demande à  la SRDI de tester d’abord les semences avant de les   distribuer. ‘’Ils ont des agronomes qui sont censés faire ce travail de vérification, qu’ils ne négligent plus cette étape car nous perdons énormément. Avec cette prochaine saison, il faut qu’ils sélectionnent  les meilleures semences à nous fournir. Maintenant, nous allons souffrir de la faim et le prix du riz va bientôt augmenter.’’

Le directeur général de la SRDI,  Félix Habonimana ne s’est pas encore exprimé sur ce dossier.

 

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