Gabriel RUFYIRI affirme que « le processus électoral du Burundi de 2015 est largement contesté de l’intérieur comme de l’extérieur du Burundi mais qu’à cela ne tienne le parti au pouvoir le CNDD FDD a continué en solo » rappelle le numéro un de la principale organisation de lutte contre la corruption au Burundi. Selon lui, les institutions issues de ces mascarades électorales seront illégales. Ainsi, il demande aux acteurs dans la crise burundaise de s’asseoir sur une table de dialogue pour trouver des solutions à cette crise politique qui a trop duré.
Pour « cette bête noire de corrompus de la République », « la guerre n’est pas une solution pour les problèmes burundais. On connait quand elle commence mais on ne sait pas quand elle prend fin » prévient Gabriel RUFYIRI patron de l’OLUCOME. Pour lui, chaque acteur de la crise burundaise doit mettre de l’eau dans son vin afin de se mettre d’abord sur les points à résoudre. De cela, Gabriel RUFYIRI fait une liste de recommandations à tous les concernés :
Au gouvernement burundais :
- Mettre en application les clauses issues du dialogue conduit par les Nations Unies au bureau de la MENUB et acceptées par le même gouvernement, celles –ci étant relatives à la libération inconditionnelle des manifestants, à la réouverture de certaines stations de radios privées, à l’annulation des mandats d’arrêt contre certains leaders de la Société civile…
- De reprendre sans délais le processus de dialogue mené par le président ougandais afin de vider toutes les questions se trouvant sur la table de négociations.
Pour les acteurs politiques, le président de l’OLUCOME les interpelle à penser plutôt aux intérêts nationaux au lieu de penser aux leurs propres. Gabriel RUFYIRI leur somme de « faire preuve de souplesse et privilégier toutes les voies pacifiques notamment le dialogue en vue de trouver de solutions aux questions qui hantent le pays actuellement » et d’ajouter que « les acteurs politiques doivent veiller au respect de la Constitution et des Accords d’Arusha pour l’intérêt de tous les burundais. »
Dans ces recommandations Gabriel RUFYIRI n’a pas oublié son camp, en l’occurrence, la Société civile. Pour le président de l’OLUCOME, la Société civile doit « rester neutre et défendre les valeurs fondamentales du Burundi et du monde civilisé en luttant contre le non respect des droits fondamentaux de la personne humaine et surtout d’être soudée en cette période dans laquelle le Burundi est à la croisées de chemins. » A la communauté internationale, le patron de l’OLUCOME reconnait que chaque partenaire du Burundi a ses propres intérêts. Mais Gabriel RUFYIRI leur demande « de peser de leur poids pour faire pression sur le pouvoir burundais et le CNDD FDD pour les ramener à la table du dialogue ». Pour lui, « la communauté internationale ne devrait pas prendre des sanctions contre la population burundaise en croyant prendre des sanctions contre le gouvernement, car selon lui, 51% du budget du Burundi viennent de l’étranger ».
L’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques est l’une des associations de la Société civile burundaise qui s’est retirée dans le processus électoral en cours à cause d’une mauvaise organisation des élections. Aussi, a-t-il rejoint d’autres associations de la Société dans la campagne dite « Halte au troisième mandat de NKURUNZIZA ».