Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Agathon Rwasa ou le dernier sprint raté devant l’Histoire

3475
Rate this item
(0 votes)

La présence d’Agathon  Rwasa  parmi les premiers à s’être présenté dans l’hémicycle burundais a étonné plus d’un parmi les observateurs. Mais à considérer le comportement de l’ancien seigneur de la guerre depuis son retour en 2010, rien d’étonnant qu’il adopte aujourd’hui le profil bas.

 

 

Les commentateurs et les analystes se perdent en conjecture quant à  l’attitude observé par Agathon Rwasa qui s’est transformé en véritable caméléon politique au lendemain des élections  de 2015 au Burundi.

L’homme dont la réputation d’être plus tranchant n’était pas discutée par personne, s’est mue du jour au lendemain en caution morale des derniers résultats électoraux.

Toutefois, Rwasa disait en substance aux journalistes «  les élections de 2015 sont une veritable mascarade électorale ». Il avait juré par tous les dieux qu’il n’accepterait pas le verdict des urnes. Quelle ne fut pas la surprise des uns et des autres, quant  il  affirme «  nous nous trouvons devant un contexte post électoral et non pré- électoral ». Ainsi, il a donné un satisfecit  à la victoire  de Pierre Nkurunziza contrairement à ces déclarations antérieures.

Agathon Rwasa, un politicien de seconde zone

Finalement, au lieu de garder son caractère de tigre dont on craignait la riposte, Agathon Rwasa s’est montré politicien de seconde zone. Décidé  à occuper un post de figurant malgré ses attitudes antérieures d’opposant farouche et coriace.

Sans doute, a-t-il médité sur l’observation de Carolin Macaskie, la 1ère Représentante spéciale des Nations Unies au Burundi de l’après transition selon laquelle, Agathon Rwasa avait raté le train de l’histoire lorsqu’il avait refusé de négocier en 2005, contrairement au CNDD- FDD lors de l’accord de Dar- es- Salaam  en 2003.

A cette époque, Agathon Rwasa au cours des contacts qu’il faisait  avec les bons offices et les médiateurs, exigeait les postes  de chef d’Etat major ou de ministre de la défense, selon des observateurs.

Pourtant, lorsqu’il s’est finalement décidé  à rentrer au pays, il a hérité du modeste maroquin de Directeur Général de l’Institut National de Sécurité Sociale (INSS). Cette posture aurait étonné le Président Buyoya qui s’interrogeait sur les raisons de la longue lutte d’Agathon Rwasa, s’il devait se contenter de ce modeste poste.

Contrairement  à l’opinion qui le coiffait de sa casquette de faucon ou d’alternative du CNDD-FDD, l’ancien Chef rebelle a montré qu’il avait été usé   par de nombreuses années dans la clandestinité et l’obscurité dans laquelle il vivait dès son retour au pays.

         Mater dans le sang, les revendications du FNL

Pour exister, il n’a pas manqué  à trahir ses alliés de la coalition  « MIZERO Y’ABARUNDI» dont  l’aile Charles Nditije, pour se rallier au pouvoir du CNDD-FDD. Pourtant, celui-ci avait maté dans le sang les revendications et l’appartenance au parti FNL d’Agathon Rwasa. Depuis 2006, de nombreuses exécutions extrajudiciaires et les crimes d’Etat avaient essentiellement visé les FNL. C’est donc tout un paradoxe qu’Agathon Rwasa soit phagocyté par le CNDD-FDD. Il risque de subir le destin de l’UPRONA de Concile Nibigira qui s’est contenté des deux sièges à l’Assemblée Nationale. Le paysage politique  vient  de se vider d’une personnalité à qui d’aucuns présageaient  un destin national.

En effet, Agathon Rwasa était considéré comme le veritable chalenger de Pierre Nkurunziza si celui-ci n’avait pas brigué le 3e mandat et avait laissé jouer la partie électorale  en toute transparence et loyauté.  Le fait de s’être incliné devant le résultat d’une compétition truquée d’avance, montre qu’il s’est fait piégé  en amateur de la farce électorale.

Le CNDD-FDD, va profiter de sa présence à l’Assemblée Nationale  pour le laminer davantage. Dans ce jeu de dupes Agathon Rwasa a trahi et sa base qui a beaucoup souffert de la répression du CNDD-FDD et ses alliés de la coalition «  Mizero y’Abarundi ». Que lui restera-t-il enfin  après  sa pitoyable défection ?

 

Tags

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 216 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech