Pour Faustin Ndikumana, les contradictions des déclarations des différents dirigeants sur la pénurie du sucre en disent long. « Le 2ème Vice-Président de la République a déclaré qu’il y a un audit en cours ; d’autres disent qu’il faut importer du sucre pour pallier à la carence sur le marché ; d’autres encore que le sucre est suffisant qu’il faut plutôt traquer ceux qui font la spéculation en créant une pénurie. Le ministre de l’intérieur a récemment affirmé dans une réunion avec les gouverneurs des provinces que la question du sucre le dépassait », analyse le président de PARCEM.
Le président de Paroles pour l’Eveil des Consciences et le Changement des mentalités trouve également suspect que tout administratif de la base au sommet souhaite ou exerce déjà le commerce du sucre. « On dirait que le sucre est devenu une source intarissable de revenu au dos du petit peuple. De plus, la corruption qui s’observe dans ce commerce reste impunie. Personne n’est inquiété ou punit pour les spéculations dont il fait objet », ajoute-t-il.
La PARCEM affirme que le sucre est exporté illégalement et celui qui est importé est mal géré : « Ce commerce illicite est opéré par des administratifs et il ne profite ni à la population burundaise, ni au gouvernement. Le choix des 7.000 tonnes de sucre importés n’est pas transparent ; et si c’est la SOSUMO qui les gèrent, on revient à la case départ qui est la pénurie car ils seront exportés comme le sucre produit localement ».
Selon Faustin Ndikumana, il est inconcevable que la production à la SOSUMO ait baissé alors qu’elle fût meilleure depuis les années antérieures. La privatisation de la SOSUMO visait la multiplication de la production, explique le président de PARCEM, « mais suite à la corruption qui gangrène les institutions étatiques, même le projet de privatisation a échoué » conclut Faustin Ndikumana.