Les transporteurs de charbon qui s’approvisionnent à l’intérieur du pays en passant par la RN1 et la RN7 affirment que cette pénurie du charbon a commencé après la mise en application de nouvelles mesures de la police de roulage. Cette mesure vise à renforcer la sécurité routière, en empêchant les camionneurs de dépasser la capacité de stockage de leurs véhicules en termes d’espace.
Dans les lieux de dépôt et de vente du charbon à Bujumbura, cette mesure a eu ses effets. Ainsi à Musaga, à la périphérie sud de la capitale, les revendeurs de sacs de charbon qui habituellement avaient en moyenne 50 sacs de charbon, n’ont plus qu’une dizaine de sacs voire moins.
Certains transporteurs de charbon qui approvisionnent Bujumbura affirment qu’ils ont abandonné ce commerce, car ils travaillent à perte. « Quand on parvient à acheminer le charbon, on est obligé de vendre le sac à 25.000 francs aujourd’hui alors qu’avant on le vendait à 16.000 francs », nous explique l’un d’eux.
Selon les mêmes sources, le prix du charbon est en hausse parce qu’ils paient de l’argent en cours du chemin. Outre les taxes habituelles, ils doivent aussi verser des pots-de-vin aux agents de police ainsi qu’aux imbonerakure du parti au pouvoir qui ont érigé des barrières.
Certains consommateurs à Bujumbura se disent inquiets de cette hausse du prix du charbon, et s’interrogent sur leur survie avec la hausse du coût de la vie.