« C’est grâce à l’initiative du Procureur général près la Cour d’Appel de Ngozi que ces étudiants bénéficient de cette libération provisoire », a souligné Jean Nayabagabo, coordonateur régional de cette association qui milite en faveur des droits humains dans la région Nord. Cet activiste de la société civile fait savoir que les enquêtes qui ont été menées ont réellement montré que ces étudiants ont eu peur de cette crise socio politique que traverse le pays depuis le mois d’Avril et, a-t-il ajouté, avaient jugé bon de s’exiler. « Ces étudiants ont été emprisonnés injustement durant deux mois », a-t-il constaté.
Selon lui, Ils ont été arrêtés le 7 juin courant dans la zone Mparamirundi commune Busiga, zone frontalière avec la région de Bugesera, localisée au sud du Rwanda et conduits immédiatement au cachot de la police judicaire à Ngozi, où ils ont passé une semaine en détention arbitraire sans aucune infraction commise. Ils ont ensuite été transférés à la prison centrale de Ngozi sous mandat d’arrêt, accusés de « participation à un mouvement insurrectionnel », a t-il précisé. Jean Nayabagabo déplore le fait que ces étudiants ont passé tout un mois et demi sans comparaitre devant la Chambre de Conseil du Tribunal alors qu’ils étaient sous mandat d’arrêt. « Ils ont été maintenus en détention préventive durant un mois et demi alors qu’il ne fallait pas aller au-delà de 15 jours selon la loi » regrette-t-il.
La loi a été violée. La justice ne respecte pas les droits d’asile politique.
Nimubona Erick, Habarugira Méthode et Bigirimana Justin sont parmi les étudiants libérés. Ils affirment qu’ils voulaient se réfugier au Rwanda pour des raisons politico- sécuritaires. Pour Nimubona Erick, étudiant mémorant à l’Université du Burundi et originaire de la province Cankuzo, cette détention était injuste et illégale. Ces étudiants condamnent énergiquement des détentions abusives exercées par certaines juridictions. « Avant d’emprisonner les gens », ont t-ils déclaré, « la justice doit d’abord mener des enquêtes »
L’association AVDP déplore les arrestations intenses des gens en quête d’exil. Et de demander à l’Etat burundais de respecter les textes nationaux et internationaux en matière des droits d’asile politiques qu’il a ratifié.