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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Plus de 300 cas de violences sexuelles recensés par l’ONU depuis le début de la crise

juin 21, 2016 0 2846
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Le 19 juin de chaque année, le monde entier célèbre la journée dédiée à l’élimination des violences sexuelles faites en temps de conflit. Cette journée est intervenue au Burundi en pleine crise. L’ONU estime par ailleurs que le Burundi figure parmi les 19 pays où sont recensés de nombreux cas de violences sexuelles selon un rapport émanant du secrétariat général des Nations-Unies. Selon ce document, au moins 300 filles et femmes ont été victimes de violences sexuelles au cours de l’année 2015.

 

L’expression des violences sexuelles liées au conflit recouvre le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution, la grossesse, l’avortement, la stérilisation, le mariage forcé et toute forme de violence sexuelle de gravité comparable perpétrée contre des femmes, des hommes, des filles et garçons ayant un lien direct ou indirect avec le conflit.

 

Selon le rapport du Secrétaire Général de l’ONU du 20 avril 2016 sur les violences sexuelles liées au conflit perpétrées entre le mois de Janvier et Décembre 2015, sur 193 pays membres de l’ONU, ce rapport cite 19 pays où sont recensés des cas graves de violence sexuelle liée au conflit. Le Burundi figure parmi ces 19 pays.

 

Le rapport estime à 323 le nombre de cas de violences sexuelles recensés par le Haut-commissariat pour les réfugiés au Burundi au cours de cette crise que traverse le pays. « Parmi ces 323 cas, 264 sont des femmes et 59 autres sont des filles », rapporte le document. Le rapport ajoute qu’un certain nombre de ces femmes et filles « ont été enlevées et emmenées au camp militaire de Nyabisindu à Marembo, ensuite agressées sexuellement par les jeunes du parti au pouvoir ‘’Imbonerakure‘’ alors qu’elles tentaient de fuir le conflit », peut-on lire dans le rapport.

 

Selon toujours le rapport, au moins 13 cas d’agressions sexuelles ont été recensés entre le 11 et le 12 décembre 2015, lors des attaques visant 3 camps militaires en Mairie de Bujumbura. Le rapport indique que lors des représailles menées par les forces de sécurité après ces attaques, « les membres du groupe de la police spéciale chargée de la protection des institutions publiques accompagnés par les jeunes du parti au pouvoir ‘’Imbonerakure’’ sont entrés dans les quartiers contestataires et ont perpétrés des violences sexuelles sur les femmes et filles ».

 

Ce rapport cite également le « modus operandi » utilisé par les forces de sécurité pour perpétrer ces actes : « des militaires et policiers entraient dans les maisons, forçaient tous les hommes à quitter les lieux, emmenaient les femmes et filles à l’écart pour les violer, seules ou en groupe ». Les victimes de ces viols avaient déclaré aux experts de l’ONU avoir été insultées en raison de leur affiliation politique ou de leur appartenance politique au moment de ces actes.

 

Ce rapport accablant parle aussi d’un incident frappant, survenu le 11 décembre 2015 : « des policiers du groupe de la police spéciale sont entrés dans une maison de la Zone Mutakura en Mairie de Bujumbura. Ces policiers ont obligé le père de famille de quitter les lieux et ont ensuite forcés ses trois filles à se déshabiller et les ont violées. Trois jours après, en date du 14 décembre, deux policiers sont revenus et ont à nouveau violés ces filles. Après ces actes ignobles, la famille a fui la localité », révèle le rapport.

 

Dans ce même rapport, il est mentionné une victime de viol arrêtée après avoir parlé à un journaliste.

 

Le Secrétaire Général de l’ONU Ban-Ki-Moon conclut en demandant que des enquêtes soient ouvertes sur ces allégations faisant état de violences sexuelles, que les auteurs soient poursuivis, que toutes les femmes et filles retenues dans les camps militaires soient immédiatement relâchées et que les autorités burundaises prennent des mesures qui s’imposent afin que les victimes puissent accéder en toute sécurité au service de l’Etat et obtenir des réparations.

 

Le rapport précise aussi qu’aucun pays parmi ces 19 où sont recensés des cas de violences sexuelles en temps de conflit n’a le droit de participer aux missions de maintien de la paix de l’ONU.

 

« Les crimes sexuels sont régulièrement commis au Burundi depuis le début de la crise liée au 3ème mandat », indique Maitre Armel Niyongere, membre du collectif des avocats des victimes des crimes commis au Burundi. L’avocat rappelle aussi qu’il s’agit de crimes de guerre punis par la Cour pénale internationale.

 

« Dans les dossiers que nous avons soumis à la CPI, il n’y avait pas de cas similaires de violences sexuelles. Mais lors de l’entretien au bureau du Procureur, nous avons annoncé que nous allons soumettre les dossiers concernant les cas de violences sexuelles dans les plus brefs délais. Maintenant, nous sommes entrain de collecter ces cas pour que nous puissions avoir des mandats de représentation des victimes de violences sexuelles parce que nous savons et sommes convaincus que la violence sexuelle en période de conflit doit être traitée comme un crime de guerre. Le viol commis en temps de guerre a souvent comme but de terroriser la population, de briser les familles, de détruire les communautés dans certains cas, de changer la composition ethnique de la génération suivante. Ils doivent donc être traités comme des crimes de guerre », conclut Me Niyongere.

 

Cet avocat demande aux victimes de briser le silence et « oser témoigner pour que les auteurs soient poursuivis par la justice internationale ».

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