Ce phénomène de détournement des fonds qui gangrène l’hôpital de Rutana est attribué à certains agents du service de recouvrement notamment la prénommée Jeannette et une certaine Nadine. L’un des employés de cet hôpital nous révèle comment elles procèdent pour faire cette opération. « Prenons par exemple une facture de 25 mille francs. Le patient reçoit un reçu sur lequel sont mentionné les 25 mille francs. Par contre, sur la souche du reçu à garder dans le service de recouvrement, il est mentionné par exemple 5 mille. Cela pour dire que l’agent qui a fait le recouvrement a détourné 20 mille et l’hôpital n’a encaissé que 5 mille seulement. Vous comprenez que de cette façon, l’hôpital doit coûte que coûte tomber en faillite ».
Pour le personnel de l’hôpital de Rutana, l’impunité des présumés auteurs de ces détournements pour des mobiles politiques serait entre autres l’un des facteurs de la recrudescence de ce phénomène. « Jeannette a été sanctionnée d’une mutation disciplinaire pour aller travailler dans le district sanitaire de Gihofi, il y a de cela une année. Elle a été sanctionnée, accusée d’avoir détournée de l’argent. On se demande comment elle est revenue. Nous demandons au directeur de l’hôpital de suivre de près ce dossier. En plus des lettres de demande d’explication qu’il a adressé aux présumés responsables de ces détournements, nous lui demandons de prendre des mesures contraignantes à l’endroit des voleurs », insistent les employés de l’hôpital.
Le personnel de l’hôpital de Rutana demande également que l’instruction de ce dossier par l’Officier de la police judiciaire ne soit entachée par des irrégularités tels la corruption, le favoritisme ou le clientélisme.