La réhabilitation de l’ancien marché central de Bujumbura est parmi les sujets discutés lors de la présentation du rapport semestriel du deuxième vice-président de la République devant le parlement. Le président de l’assemblée nationale, Pascal Nyabenda, a été le premier à poser la question sur le réaménagement de ce marché détruit le 27 janvier 2013. « Excellence deuxième vice–président, est-ce que réellement vous avez manqué des gens qui peuvent réhabiliter ce marché ? »
Ensuite c’était le tour du parlementaire, Ildephonse Bigirimana, de poser une question similaire. « Franchement le marché central de Bujumbura était considéré comme le grenier du pays. Dernièrement, lorsque le ministre s’était présenté devant le parlement, il y avait un document qui stipulait qu’il y avait la moitié d’une offre de vingt millions de dollars américains pour la réhabilitation de ce marché. Alors nous voulons des éclaircissements sur ça. »
A ces questions, le deuxième vice-président de la République, Joseph Butore, a donné sa réponse. « Nous ne voulons pas qu’on construise du n’importe quoi à cet endroit. Nous voulons qu’il soit un endroit exemplaire. C’est pour cette raison qu’il faut être prudent. Ça demande les moyens financiers non négligeables. Nous sommes en train de chercher de bons entrepreneurs, mais jusqu’à présent, il n’y a aucune proposition d’une société qui peut construire un bâtiment de classe. Certains viennent nous proposer d’acheter la parcelle en question, et nous répondons qu’on ne peut pas vendre cet espace. »
Et pourtant, en 2015, le ministre des finances de l’époque, Tabu Abdallah Manirakiza, avait signalé qu’une entreprise avait obtenu le droit de transformer cet ancien marché. Selon lui, cette entreprise allait utiliser un capital de 50 mille dollars américains et que les caisses de l’Etat allaient bénéficier de 8% de bénéfice net dès la première année d’exploitation. Le ministre Tabu Abdallah Manirakiza soulignait que c’était le conseil des ministres qui avait décidé ainsi. Les conseils des ministres qui ont suivi ont confirmé cette approche jusqu’à fixer l’éventuelle réhabilitation de l’ancien marché de Bujumbura en 2017. Mais aujourd’hui à la fin de l’année 2019, la population attend toujours la concrétisation de ces promesses.