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“La voix des sans voix”

Massacres de décembre 2015 : Les déclarations officielles se contredisent

décembre 13, 2016 2554
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Après les massacres des 11 et 12 décembre 2015 consécutives à l’attaque simultanée de camps militaires, les déclarations officielles ont été émaillées de plusieurs contradictions entre les porte-paroles des institutions étatiques sur les massacres qui ont suivi, les commanditaires et l’objectif de ces attaques. Les enquêtes annoncées n’ont pas pu éclairer l’opinion, et le flou plane jusqu’ici sur cette affaire depuis une année.
 
Le Colonel Gaspard Baratuza, porte-parole de l’armée burundaise, a été le premier à faire une déclaration après les attaques des camps militaires. Selon cet officier, ceux qui ont attaqué les camps cherchaient à s’approvisionner en armes et munitions. 
 
Dans le communiqué sorti par le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants, le Colonel Gaspard Baratuza est allé plus loin en précisant l’objectif de l’attaque : « l’ennemi voulait s’approvisionner en armes pour enfin aller libérer les prisonniers, comme certains combattants arrêtés l’ont témoigné », avait signifié le Colonel Baratuza à l’époque.
 
La version du gouvernement de Bujumbura sur la mission de ces groupes armés était cependant différente de celle annoncée par l’armée. « Le conseil des ministres a été informé que ces attaques ont des ressemblances avec les propagandes de certains pays qui travaillent avec les détracteurs de l’Etat burundais, et que dans ces pays se trouvent certains qui sont complices dans ce projet de perturbation de l’Etat du Burundi et sa sécurité. Certains responsables d’une école privée européenne ici à Bujumbura avaient demandé aux parents d’élèves jeudi, soit la veille de l’attaque, de ne pas envoyer leurs enfants à l’école le vendredi, jour de l’attaque. Tout cela signifie qu’ils étaient au courant de l’attaque », avait martelé Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement de Bujumbura.
 
Le même porte-parole du gouvernement Nkurunziza a aussi accusé le Rwanda et le HCR. « Deux jours avant l’attaque, dans un ménage de la rive du Lac Tanganyika, il y a des armes qui ont été saisies dans un véhicule du HCR et le détenteur de ces armes, lui aussi employé de HCR, a affirmé que ces armes venaient du Rwanda », selon Nzobonariba.
 
Cette version avancée par le Gouvernement de Bujumbura sur l’origine de ces hommes armés diffère carrément de celle de l’armée. 
 
La déclaration choc est venue du Colonel Gaspard Baratuza sur le bilan de l’attaque et des victimes. Un premier bilan faisait état d’une douzaine de morts. « Les informations concordantes  confirment que l’ennemi a beaucoup perdu, dont certains jeunes trompés et recrutés  dans différents quartiers de Bujumbura. Le bilan provisoire fait état de 12 ennemis tués, 20 arrêtés et beaucoup de fusils et cartouches saisis. Coté armé burundaise, il y a eu 5 militaires blessés », affirmait le Colonel Baratuza dans un communiqué officiel lu à la radio ajoutant que les combats avaient cessé et que la situation était maitrisée par les forces de l’ordre.
 
Deux jours après, le 13 décembre 2015, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme CNIDH dressait un bilan beaucoup plus lourd. La commission a fait état de « 87 personnes tuées et 45 combattants arrêtés », annonçant l’ouverture d’une enquête pour connaître les circonstances de la mort de toutes ces personnes.  
 
Depuis lors, les Burundais ont attendu en vain les résultats de ces enquêtes annoncées par la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme.  
 
Le parquet général de son côté, via son patron de l’époque Valentin Bagorikunda, a annoncé que 79 combattants ont été tués ; et coté gouvernement, 4 policiers et 4 militaires ont péri dans cette attaque. Dans le même rapport, le Parquet Général a nié l’existence des fosses communes, pourtant confirmées par de nombreux autres rapports d’organisations internationales et des témoins.   

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