La victime rapportée par plusieurs sources se trouvait à Buyenzi au bar « Kayaga » situé à la 10ème avenue au numéro 70. Une grenade a été lancée dans le bar, blessant également 10 autres personnes présentes à ce moment. Cette attaque survenue aux environs de 20 heures avait lieu en même temps que plusieurs coups de feu et explosions de grenades retentissaient dans d’autres quartiers.
Des sources affirment que des bombes de mortier ont aussi été lancées. Selon un témoin, ce sont au total 3 bombes qui ont été larguées à Rohero, dont l’une à quelques mètres de la Présidence de la République sur l’avenue Muyinga. « Une des bombes a attéri sur l’avenue de l’Italie, une autre sur l’avenue Muyinga au bureau de Concern. Le bâtiment a été endommagé ainsi qu’un véhicule. Des vitres ont été cassées et il y a des éclats sur le portail » témoigne un habitant.
La troisième bombe a atterri au domicile d’un retraité du nom de Marc Bukuru habitant sur l’avenue Mao-Tsé-Tung, lequel a été légèrement blessé au bras et sa maison endommagée. Mais son épouse a été plus grièvement blessée aux jambes selon des sources sur place. La famille Bukuru a été très étonnée de voir la police barricader la maison pour une fouille l’accusant « de détenir des armes ».
Les tirs se sont poursuivis vendredi matin le 1er janvier 2016. Selon plusieurs sources, des gens à bord d’un véhicule de modèle Probox tiraient dans la zone Nyakabiga « et ce véhicule était escorté d’un pick-up de la police ». les tireurs visaient toute personne rencontrée sur leur passage, « ceux qui ne sont pas parvenus à se cacher ont été arrêtés et emmenés dans des lieux inconnus » poursuivent nos sources.
Ces cas d’insécurité ont également été signalés à Mutakura et Cibitoke. Plusieurs habitants étaient parvenus à fuir les quartiers avant que la police ne les barricade. Ces habitants témoignent que durant la crise ils avaient eu confiance en les militaires pour les protéger mais que cette fois-ci, ils n’ont plus aucun espoir : « rien ne va plus. On ne bouge pas de nos maisons à cause des tirs. Avant on avait peur des policiers, maintenant ce sont les militaires. Quand on voit un militaire, on court car ce sont eux qui viennent nous arrêter dans la journée ou la nuit » nous expliquent des habitants.
Certains habitants accusent même les militaires de « simuler des attaques pour prétexter des arrestations ». « A Mutakura il y a des positions de militaires à la 8ème avenue, à la 3ème et à la 4ème avenue. Dites-nous comment il peut y avoir de l’insécurité avec tous ces militaires ? Comment quelqu’un pourrait oser tirer avec la présence de tous ces militaires ? » s’indigne un habitant.
Cette insécurité permanente pousse ces habitants des quartiers dits contestataires du troisième mandat du Président Nkurunziza à réclamer la présence des troupes de l’Union Africaine annoncées car pour eux les forces de l’ordre n’assurent plus leur sécurité.