Réagissant à cette menace de Bujumbura, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme qualifie ces ataques de l’Ambassadeur du Burundi auprès de l’ONU d’inacceptables’’.
Mais en général, les États membres de l’ONU, y compris les pays qui ont poussé à la création de la Commission d’enquête sur le Burundi, ne se sont toujours pas exprimés publiquement pour soutenir les experts. Rester silencieux devant de telles menaces ne peut qu’encourager les autorités burundaises, déplore la Directrice Adjointe de Human right Watch chargée du plaidoyer auprès des Nations-Unies.
Akshaya Kumar rappelle en outre qu’en dépit des menaces proférées publiquement contre les experts de l’ONU, le Représentant Spécial du Secrétaire Général pour le Burundi, Michel Kafando, a déclaré au Conseil de sécurité, dans un compte-rendu de la situation cette semaine, que les relations entre l’ONU et le Burundi semblaient « aller dans le bon sens. » Ici aussi, cette activiste internationale des droits de l’homme dénonce que ce Haut fonctionnaire n’a pas non plus sonné l’alarme sur la crise des droits humains au Burundi.
L’activiste Akshaya Kumar affirme que les experts de l’ONU ne sont coupables que d’avoir respecté le mandat qui leur a été donné l’année dernière par le Conseil des droits de l’homme. Le mandat de mener une enquête sur les abus et les violations des droits humains commis au Burundi depuis avril 2015. Une enquête qui s’est conclue sur l’affirmation que des motifs raisonnables démontrent que des crimes contre l’humanité ont été commis depuis avril 2015 au Burundi.
Dans un point de vue publié la semaine dernière, HRW estime que les pays qui ont insisté, dans le cadre du Conseil des droits de l’homme à Genève, pour que cette enquête soit ouverte, devraient soutenir leurs experts, de même que le Conseil de sécurité. Sinon, conclut le document, la Commission d’enquête risque de se retrouver marginalisée, comme la mission de police de l’ONU au Burundi autorisée l’année dernière par le Conseil de sécurité.