Cette correspondance a été adressée au facilitateur alors que Mkapa venait de solliciter l’immunité aux 34 personnes poursuivies par la justice burundaise.
Pour le porte-parole de la présidence burundaise, la tension entre le Burundi et le Rwanda n’est pas à négliger. « Même si nous sommes en plein dialogue inter-burundais, il est plus que nécessaire d’analyser les conflits entre le Burundi et le Rwanda au plus vite. La sous-région et la communauté internationale devraient considérer que c’est du Rwanda que viennent les perturbateurs de la sécurité du Burundi. Le président burundais a demandé que les personnes poursuivies par la justice burundaise soient arrêtées pour que les négociations se poursuivent et puissent se terminer au mois de Juin comme le souhaite le facilitateur. Les putschistes et ceux qui ont commis d’autres crimes ne peuvent être invités au dialogue. Le président Nkurunziza a aussi demandé le rapatriement du dialogue pour qu’il y ait la participation de beaucoup. Pour ceux qui demandent l’immunité le président de la République n’en a pas les prérogatives si le supposé n’est pas encore condamné, cependant il peut accorder la grâce présidentielle aux personnes déjà condamnées. On demande donc aux pays hébergeant les personnes poursuivies par la justice burundaise de les extrader », a annoncé le porte-parole de la présidence de la République Claude Karerwa.
LES NEGOCIATIONS PRIMENT SUR LA DEMANDE D’IMMUNITE.
« Benjamin Mkapa s’est précipité en demandant l’immunité des personnes poursuivies par Bujumbura car ils n’ont pas été jugés, encore moins il n’y a pas eu d’accord entre les parties en conflit comme cela fut le cas lors des accords de paix d’Arusha en 2000 où les membres des mouvements armés de l’époque ont bénéficié d’immunité provisoire », a réagi Léonce Ngendakumana à la demande du facilitateur et la réponse de Bujumbura.
Selon le vice-président du parti Frodebu, le facilitateur devrait plutôt se hâter à organiser des négociations « sans conditions » pour toutes les parties en conflit. Le pouvoir de Bujumbura est un acteur dans la crise burundaise, indique l’opposant, et n’a aucun droit de juger les autres.
« En outre, le pouvoir burundais, le parlement, l’appareil judiciaire et l’administration publique sont confondues au parti CNDD-FDD. Il est clair donc que la justice burundaise ne peut juger équitablement ceux qui sont poursuivis par Bujumbura. La priorité actuelle est les négociations. On pourra prononcer des jugements lorsque la situation se sera normalisée et la révision du système judiciaire », conclut Léonce Ngendakumana.