« Nous saluons le travail de la quadrilogie de la sécurité. Ces gens inconnus qui circulent de Mwaro et de Muramvya pour venir déambuler dans ces palmeraies, il faut les tuer silencieusement », a martelé le président du Sénat. Dans cette localité de Kazirabageni, six personnes ont été arrêtées il y a plus d’une semaine et sont soupçonnées d’appartenir à des groupes armés. Quatre d’entre elles ont été transférées au Service National des Renseignements à Bujumbura, dont une femme et son enfant, et présentaient des signes de torture selon leurs familles.
C’est dans ce climat de peur et d’inquiétude que le président du Sénat, également natif de Makamba, a effectué une descente dans cette localité. Au lieu d’apaiser les habitants, Réverien Ndikuriyo a salué « la bravoure » des personnes qui s’attèlent à identifier ces « ennemis » dont il parle.
« Nous vous remercions pour les sept fusils saisis silencieusement. Quand nous avons visité différentes communes du pays, nous avons ciblé les communes qui ont connu des problèmes : les 3 communes de la Mairie, les communes Mukike et Mugongomanga, les communes Matana et Mugamba, les communes Gisozi et Rusaka. Pour le moment, la sécurité est bonne. Certains malfaiteurs se sont rendus, d'autres ont été arrêtés et des fusils ont été saisis, d'autres ont été rendus. En ville, c'est la paix totale mais il ne faut pas se fier à l'accalmie. De ma part, je me réjouis. Vous les avez traqués et saisi leurs armes sans problème », a déclaré Réverien Ndikuriyo à Kazirabageni.
Ces propos du président du Sénat sont jugés de « discours de haine » par certains habitants de Makamba qui ont suivi son allocution. Ce discours incitant à la violence envers de supposés ennemis intervient également quelques jours après la diffusion d'une vidéo où les jeunes Imbonerakure du parti CNDD-FDD de la commune Ntega en provinve Kirundo prônent les violences sexuelles envers les mêmes supposés ennemis. La vidéo incite en réalité au viol des filles et des femmes jugée proches de l’opposition. Le parti CNDD-FDD a reconnu l’authenticité de la vidéo, tentant de dénoncer les imbonerakure pour leur « écart de langage », mais cela n’a pas rassuré les habitants de Kirundo ou d’autres localités où les jeunes du parti au pouvoir s’imposent par la menace, la peur et les violations des droits de l’homme.
Dans cette même vidéo, les jeunes Imbonerakure crient à la mort du Président Rwandais Paul Kagame dans leurs slogans.