Le Sénat s’apprêterait à fausser le recensement ethnique au sein de l’armée
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Le recensement mené au sein des forces de défense et de sécurité aurait pour objectif de fausser les proportions ethniques dans ces corps. D’après des informations concordantes, le Sénat s’apprêterait à sortir un rapport concluant sur le surnombre des militaires d’ethnie tutsi, contrairement à ce que prévoit l’Accord d’Arusha et ainsi pouvoir intégrer dans ce corps les jeunes ‘’Imbonerakure’’ du CNDD-FDD.
Selon nos sources proches de l’Etat-major de l’armée, le recensement commandité par le Sénat Burundais cacherait des visées autre que s’assurer de l’équilibre ethnique au sein des corps de défense et de sécurité tels que prescrit par l’Accord d’Arusha. Ainsi, nos sources révèlent que des militaires ont été ordonnés de « décliner une ethnie qui n’est pas la leur ». De même, certains militaires n’auraient pas complétés d’eux même les fiches de renseignement, un travail qui aurait été fait par les membres de la commission du Sénat qui se chargeait du recensement.
D’après les informations recueillies, les fiches des militaires d’ethnie hutu issus des anciennes Forces Armées Burundaises (ex-FAB) mentionnent qu’ils sont d’ethnie tutsi. Une de nos sources évoque le cas d’un soldat basé à Rutana qui a indiqué aux membres de la commission être hutu. Ce dernier a en retour été passé à tabac, accusé de décliner une ethnie qui n’est pas la sienne.
« L’une des conséquences de ce recensement : l’Institut Supérieur des Cadres Militaires (ISCAM) n’a toujours pas recruté de candidats officiers » poursuivent nos sources. Les prochains recrutements se feront sur base de ce rapport du Sénat. Les conclusions du rapport, selon des informations qui nous parviennent, devraient montrer une supériorité des militaires d’ethnie tutsi sur les militaires d’ethnie hutu. « Ce ‘’déséquilibre’’ une fois constaté aura pour conséquence le recrutement de soldats d’ethnie à majorité hutu soi-disant pour rééquilibrer à 50% hutus-50% tutsis comme le prévoit l’Accord d’Arusha » indiquent nos sources.
Certains militaires estiment que ce recensement mené n’avait pas de raison d’être car l’armée et la police disposent d’un service chargé de l’administration et du personnel rattaché à l’Etat-major où toutes ces données sur les origines et l’ethnie de chaque militaire sont reprises. Aussi, ils constatent qu’en principe, « les militaires issus des ex-FAB sont les premiers à quitter l’armée pour beaucoup car ils atteignent l’âge de la retraite ». La crainte pour ces militaires est que les jeunes ‘’Imbonerakure’’ du CNDD-FDD soient intégrés au sein de l’armée pour ‘’rééquilibrer’’ les quotas ethniques. Cette crainte est renforcée par les récents propos du Major Ntamarerero issu de la rébellion du CNDD-FDD qui préconise « la destruction de toutes les maisons des quartiers dits contestataires du troisième mandat pour rétablir la sécurité ».
Les militaires en colère demandent à la communauté internationale de suivre de près les activités du président du Sénat Révérien Ndikuriyo, des activités qui risquent de créer un chao et approfondir davantage la crise en cours.
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