Dans les accusations portées contre le Burundi devant les députés de l’East African Law Assembly, les défenseurs des droits de l’homme expliquent que « les armes qui transitent par la République Unie de Tanzanie vers le Burundi entrent par le port de Dar Es Salam avant de faire des victimes au Burundi ». D’après toujours ces associations de la Société civile et des défenseurs des droits de l’homme de la Communauté Est africaine, « une fois la cargaison déchargée à Bujumbura, ces armes sont distribuées à la police, aux forces de défense nationale et aux jeunes ‘’Imbonerakure’’ qui les utilisent à cœur joie en tuant la population civile » accusent ces associations.
Vital Nshimirimana, délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile au Burundi ajoute : « nous avons des preuves irréfutables montrant le transit des armes burundaises sur le sol tanzanien via le port de Dar Es Salam mais nous ne pouvons pas divulguer nos sources d’informations. C’est vrai que ces armes peuvent entrer par la voie aérienne, mais nous demandons à tous d’œuvrer pour la stabilité du Burundi ». Vital Nshimirimana, délégué général du FORSC s’adresse directement au nouveau Président Tanzanien pour mettre un terme à passage des armes : « nous implorons le Président tanzanien Dr Joseph John Pombe Magufuli et son gouvernement d’interdire tout transit des armes burundaises par le port de Dar Es Salam ».
Les députés de l’EALA réagissent
Trois députés de l’EALA Dorrah Byamukama de l’Ouganda, Hafsa Mossi du Burundi et Adam Kimbisa de la Tanzanie ont réagi dans cette session d’audition, des réactions qui semblaient vouloir casser les arguments des défenseurs des droits de l’homme. La députée Dorrah Byamukama a demandé pour sa part « les preuves de ces accusations ». La députée Hafsa Mossi du Burundi issue du parti au pouvoir CNDD-FDD quant à elle fait cette observation : « donnez-nous les noms de ceux qui ont convoyés ces cargaisons et la provenance des armes qui démolissent les bâtiments publics ». Le tanzanien Adam Kimbisa affirme que « ces accusations sont fortes mais il est difficile de trouver des preuves ». Il ajoute que le Burundi n’est pas sous embargo jusqu’à preuve du contraire. « Les armes peuvent passer par voie aérienne. L’essentiel ici n’est pas de s’accuser mutuellement mais de trouver des solutions le plus vite possible » a-t-il ajouté.
Six associations de la Société civile et des défenseurs des droits de l’homme de la Communauté Est africaine étaient présentes dans cette audition au siège de la Communauté Est Africaine. La commission de règlements des conflits et des litiges de l’EALA s’est réunie vendredi 15 janvier 2016. Il était prévu que l’union des associations de la Société civile et des défenseurs des droits de l’homme de la Communauté Est africaine et l’association East African Law society des avocats de l’EAC, l’opposition burundaise et les délégués du Gouvernement soient tous auditionnés dans cette session mais les délégués du Gouvernement de Pierre Nkurunziza ont brillé par leur absence.