C’est le Ministre de la sécurité publique qui a lu ce mardi 22 décembre 2015 la déclaration du Conseil National de sécurité qui s’était tenu la veille sous la présidence du Chef de l’Etat. « Le Conseil national de sécurité se félicite de la paix qui règne dans tout le pays malgré certains quartiers de Bujumbura où il y a eu des insurrections et dans certaines zones de l’intérieur. Mais tout est stable dans le pays » affirme le commissaire de police principal Alain Guillaume Bunyoni. Ce ministre pas comme les autres, considéré comme le véritable numéro 2 du pays après la mort du Lieutenant-général Adolphe Nshimirimana, continue : « les forces de sécurité du Burundi sont prêtes et capables de défendre le pays et ses frontières ».
Le Ministre Bunyoni martèle que le Rwanda est en connivence avec les putschistes pour déstabiliser le pays : « nous avons des preuves et des témoignages que le Rwanda aide les putschistes à recruter des rebelles dans les camps de réfugiés burundais au Rwanda. Même l’ONG américaine Refugees International en a fait son rapport à propos ». Cette accusation contre le Rwanda a aussi été exprimée ce lundi à Kigobe lors d’une réunion spéciale des 2 chambres du Parlement au terme de laquelle les députés et sénateurs ont aussi recommandé au Gouvernement de rejeter la proposition d’envoi de troupes de l’Union Africaine.
Le conseil national de sécurité s’étonne de la position et de « l’entêtement » de l’UA de déployer des troupes au Burundi. Selon cet organe, « des sollicitations de l’UA demandant au Burundi de contribuer aux troupes ne cessent de tomber. Dernièrement le Burundi a été sollicité pour envoyer des troupes au Sud Soudan. C’est un paradoxe ». Le conseil national de sécurité se félicite du comportement du Conseil de sécurité de l’ONU qui garde « des positions équilibrées » sur la situation au Burundi et demande au Conseil de paix et de sécurité de l’UA de suivre le pas de l’ONU.
Pour le secrétaire exécutif du CNS, « il n y aura pas de génocide au Burundi, ce terme est une machination de politiciens en difficultés de positionnement » déclare Alain Guillaume Bunyoni.
Le conseil national de sécurité s’est réuni sous la présidence de Pierre Nkurunziza ce lundi au moment où les parlementaires burundais tenaient un « congrès extraordinaire » pour s’exprimer sur la nécessité du déploiement des troupes de l’UA. Un congrès qui a demandé au gouvernement de ne pas accepter que ces troupes africaines viennent au Burundi.
L’Union Africaine via son Conseil de paix et sécurité a décidé l’envoi de 5.000 hommes pour une mission de protection de la population. Cette décision est consécutive à plusieurs vagues de violences observées principalement dans la ville de Bujumbura dont la plus meurtrière date des 11 et 12 décembre 2015 où plus de 200 personnes auraient été tuées par les forces de sécurité de l’Etat en représailles à des attaques de 4 camps militaires par des groupes armés non identifiés.