Le bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme n’a pas porté de gans pour dénoncer les cas de violations de droits de l’homme au Burundi depuis le début des contestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Dans un communiqué publié à Genève au siège de cet agence onusienne ce lundi, Zeid Ra’ad Al Hussein le Haut commissaire aux Droits de l’homme de l’ONU indique que « presque chaque jour, des corps sans vie sont retrouvés dans les rues de certains quartiers de
Bujumbura. Dans de nombreux cas, les victimes semblent avoir été tuées par des balles tirées à bout portant. Leurs corps portent parfois des traces de torture et sont souvent retrouvés les mains liées dans le dos ».
Citant des rapports, le Haut-Commissaire ajoute que « nombre de ces personnes avaient été arrêtées par la police ou par le Service national de renseignement (SNR) avant leur mort ».Ces meurtres inexpliqués, ajoute-t-il, « instillent une peur profonde au sein de la population, en particulier au sein des quartiers connus pour leur soutien à l'opposition notamment à Musaga, Nyakabiga, Cibitoke, Mutakura et Ngagara ».
Les chiffres qui font froid au dos.
Le bureau du Haut-Commissariat aux Droits de l'homme au Burundi a déjà enregistré 134 meurtres depuis avril dernier, ainsi que des centaines d'arrestations et de détentions arbitraires, dont 704 arrestations depuis début avril 2015 martèlent ce rapport accablant contre le régime de Nkurunziza 3. « Les personnes arrêtées sont généralement relâchées après quelques jours, mais certaines restent en détention préventive pendant des mois, ajoute le Haut-Commissaire. Les jeunes adultes semblent être particulièrement ciblés. Nombre d'entre eux déclarent avoir été accusés par les autorités de vouloir rejoindre les rangs de groupes rebelles dans les pays voisin », poursuit-il. « Mon bureau a documenté plus de 90 cas de torture depuis le mois d'avril 2015 », a encore indiqué Zeid Ra’ad Al Hussein. « Nous avons aussi reçu de nombreuses allégations de tortures qui auraient été perpétrées par la police ou le SNR, avec pour but présumé de contraindre les victimes à avouer leur participation à la rébellion armée. A ce jour, les
auteurs de ces tortures et de ces meurtres ont bénéficié d'une impunité
totale », a-t-il ajouté le Haut- Commissaire qui a souligné l'importance de la coopération en
cours avec les autorités burundaises et les a exhortées à lutter contre
l'impunité.
L’Union Européenne menace.
Dans une déclaration de l’UE de ce lundi, 4 officiels du gouvernement Nkurunziza et ses proches seront bientôt punis. Les menaces telles que le gel de leur avoirs financiers et le refus de visas dans l’espace Shenghen sont entre autres des mesures qui seront prises. Les noms de ces 4 proches de Pierre Nkurunziza se font encore attendre.