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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Qui sont derrière les assassinats du Lieutenant Général Adolphe NSHIMIRIMANA et du Colonel Jean BIKOMAGU ?

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La genèse de ces assassinats est à trouver dans l’annonce de la troisième candidature de Pierre NKURUNZIZA. A partir de ce forcing électoral, le Burundi est plongé dans une incertitude institutionnelle sur tous les plans : sécuritaire, politique, économique et humanitaire. Cette situation alarmante est accentuée par l’apparition d’assassinats ciblés et menés de manière sophistiquée.

 

 

La crise déclenchée par l’annonce du forcing électoral a entrainé comme conséquence l’aggravation de l’état sécuritaire et humanitaire : plus d’une centaine de personnes tuées, 600 blessées, un millier de personnes détenues et des centaines d’autres torturées, selon les rapports des Nations-Unies.

De ce chaos indescriptible, l’impensable ou l’événement inattendu arrive : le Général Adolphe NSHIMIRIMANA, la pièce maitresse au cœur de cette crise, est abattu froidement et sauvagement Dimanche le 2 Août 2015 dans la matinée. La nouvelle de sa mort suscite beaucoup d’émotions à l’intérieur du Burundi et au sein de toutes les diasporas burundaises jusque dans les camps des refugiés.

D’un côté, le pouvoir et ses supporters se sentent atteints au plus profond d’eux-mêmes. De l’autre, les anti-troisième mandat célèbrent et jubilent à cette annonce comme si la disparition de ce personnage controversé pouvait atténuer l’intensité de la crise.

Dans l’immédiat, personne ne revendique officiellement cet attentat. En coulisse, certains frondeurs, anciens compagnons de lutte avant la consommation du divorce avec le général Adolphe NSHIMIRIMANA, et d’autres aventuriers à la tête de rebellions fantômes s’attribuent à qui voulait l’entendre que la disparition du Général Adolphe relevait  de leurs œuvres. Une autre rumeur fortement propagée et qui habite le cœur de nombreux burundais, met cet assassinat sur le dos de l’ancien ami et patron d’Adolphe NSHIMIRIMANA, le Président de la République Pierre NKURUNZIZA.

Les tenants de cette hypothèse avancent un conflit interne lié à la crise et la gestion de la prochaine législature. Cependant, pour les connaisseurs du noyau du régime, cette hypothèse est invraisemblable.

Toujours est-il que dans la foulée, le Parquet Général affirme détenir les présumés coupables du forfait. Il s’agit entre autres de:

-Premier sergent major Patrick NSENGIYUMVA

-Caporal chef Claude MUHIMPUNDU

-Caporal chef Alexis SEBAHENE

-Caporal Ernest NYABENDA

-Premier sergent major Cadeau BIGIRUMUGISHA

Le Procureur Général dit rechercher encore les caporaux :

-Emmanuel NIYONKURU

-Fabien NINGARUKIYE

-Willy NDAYISHIMIYE

-Charles BUKURU

-Clovis IYAMUREMYE

Donc, sur le dossier Adolphe NSHIMIRIMANA, le pouvoir n’y va pas par quatre chemins : l’éminence grise du régime a été abattue par des militaires de l’armée burundaise. La question qui se pose ici est celle de l’incrimination des seuls caporaux sans trace d’officiers ni de sous-officiers. Ce qui pousse à une autre interrogation sur les concepteurs, planificateurs, exécutants  et le mobile du crime.

Par là, la piste du Procureur Général ne rencontre pas l’approbation des criminologues et pénalistes contactés par la RPA, parce que certains éléments pour établir l’infraction manquent.

 Certes, le commando qui a abattu le Général Adolphe NSHIMIRIMANA n’était pas professionnel, par contre, il était guidé par une détermination guerrière, selon les spécialistes en balistique interrogés par la RPA.

Jusque là, le flou plane au sujet des commanditaires, des auteurs et du mobile de l’assassinat d’Adolphe NSHIMIRIMANA.

 

                  Quid de l’assassinat du colonel Jean BIKOMAGU ?

« Une rumeur persistante dans la capitale burundaise disait que le Général Adolphe NSHIMIRIMANA ne serait pas enterré avant la mort de quelqu’un de son rang,  dans l’autre camp. Le Colonel BIKOMAGU pouvait incarner ce symbole. »

Il s’agit là d‘un extrait d’une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) postée sur le site de la RFI en date du 16 Août 2015 à 11h 01 au  sujet de l’assassinat du Colonel Jean BIKOMAGU.

 

                              Que disent les enquêtes de la RPA ?

Quelques heures après l’assassinat du Général Adolphe NSHIMIRIMANA, des poids lourds du noyau du régime de Bujumbura se sont réunis pour analyser la stratégie à suivre après la mort du Général Adolphe NSHIMIRIMANA. Une source fiable, membre du cercle des décideurs et qui a requis l’anonymat,  a révélé à la RPA  que  pour le cercle autour du président NKURUNZIZA, l’assassinat d’Adolphe NSHIMIRIMANA était une occasion en or  pour attiser la haine ethnique, mobiliser le maximum possible de supporters de l’ethnie Hutu et ainsi conforter de cette manière la volonté de briguer le troisième mandat du président NKURUNZIZA.

Dans l’après-midi du même dimanche, une réunion de crise aurait eu lieu dans une des villas des dignitaires. Parmi les noms rapportés à la RPA figurent : les Commissaires de Police Alain Guillaume BUNYONI et Gervais NDIRAKOBUCA alias NDAKUGARIKA et l’omniprésent Conseiller Principal chargé des questions de presse de NKURUNZIZA, Willy NYAMITWE connu pour son don d’ubiquité.

La décision finale prise dans cette réunion par le noyau du système : l’élimination d’une grande figure de la communauté tutsie en réponse à l’assassinat d’Adolphe NSHIMIRIMANA. Les noms de l’ancien président Pierre BUYOYA (Tutsi) et du Député Charles NDITIJE (Hutu et Président de l’UPRONA non gouvernemental) ont été retenus pour cibles.  Au moment  de la décision, l’ancien président BUYOYA se trouvait à Paris, et d’après nos sources, il n’est toujours pas  rentré au pays.

Charles NDITIJE, selon les mêmes sources, aurait reçu l’information via une fuite organisée par un cadre du parti au pouvoir.

          Comment le Colonel BIKOMAGU a été choisi pour cible ?

Plus de dix jours après, la décision est fatidiquement recentrée sur le Colonel Jean BIKOMAGU (Tutsi et ancienne figure de proue dans les combats militaires qui opposaient les Forces Armées Burundaises et les mouvements rebelles Hutus pendant la guerre civile). Ironie de l’histoire, celui-là  même à qui le Général Adolphe NSHIMIRIMANA avait offert une vache en 2005 lors des cérémonies de réconciliation entre les deux anciens chefs d’Etat-major des forces antagonistes pendant la guerre civile.

La mission est alors confiée à un commando de tueurs à gages dirigé par un homme qui n’est pas inconnu du public burundais : Il s’agit du démobilisé et actuellement tueur à gages du Service National des Renseignements nommé Pascal BIZIMANA. Son nom et ses témoignages ont été largement médiatisés sur la voie des ondes lors de la détention du président de l’APRODH, Pierre Claver MBONIMPA. A cette époque, il plaidait pour la libération du célèbre défenseur des droits de l’homme. Il affirmait également être parmi les premières recrues et bénéficiaires du centre d’entrainement paramilitaire des jeunes miliciens  IMBONERAKURE à Kiliba-Ondès, sur le sol congolais (des documents audiovisuels de cette confession restent à la disposition de la RPA).

Recherché par le SNR, il sera évacué sur Kampala la même année de 2014. Curieusement, le même Pascal BIZIMANA réapparaît en date du 28 Mars 2015 à 19h30 sur la Télévision Nationale Burundaise et la Télévision Rema FM, proche du pouvoir.

Là, on voit un homme complètement retourné par le pouvoir. Il accuse cette fois-ci son « Mutama » Pierre Claver MBONIMPA et certains de ses collègues dont Pacifique NININAHAZWE, Me Armel NIYONGERE  et Me Vital NSHIMIRIMANA de l’avoir manipulé et sollicité pour impliquer le pouvoir incarné par Adolphe NSHIMIRIMANA, dans ce dossier de Kiliba-Ondès.

Visiblement, tout était monté pour d’éventuelles poursuites judiciaires contre ces défenseurs des droits humains. Toujours est-il que des informations fiables nous ont révélées que le pouvoir de Bujumbura a retourné  le démobilisé  Pascal BIZIMANA pour d’autres missions louches.

D’après toujours nos sources, c’est ce même Pascal BIZIMANA (appelé affectueusement BIZI par les habitants de KINAMA), accompagné par un certain MAFYERI (un démobilisé tristement célèbre dans les actes de criminalité et parmi les premiers encadreurs du centre paramilitaire de Kiliba-Ondès) qui auraient froidement abattu le Colonel  Jean BIKOMAGU et blessé grièvement sa fille, samedi 15 Août 2015.

Plan raté ou  mauvaise tactique de la part des exécutants ?

 Dans le feu de l’action, le conseiller du président Willy NYAMITWE s’est précipité sur sa page Facebook et a annoncé l’assassinat du Colonel BIKOMAGU. Pour Willy NYAMITWE, l’ancien haut gradé de l’armée burundaise était tombé dans un vol à main armée où une importante somme d’argent  a été emportée par les tueurs. Ce qui était faux et archifaux.  Heureusement, quelques minutes après, Willy NYAMITWE a rectifié sa publication en soulignant qu’il n’y avait pas eu de vol.

Le Président Pierre NKURUNZIZA, dont les proches collaborateurs se recrutent parmi les présumés commanditaires du crime, a instruit au Parquet Général de la République de faire  la lumière sur ce cas endéans une semaine. Cynisme ou apologie du crime ? Wait and see.

 

 

 

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