Il suffit d’écouter seulement les commentaires de la presse africaine pour dire qu’Agathon RWASA vient de participer à son propre enterrement entouré de ses deux fossoyeurs Pascal NYABENDA, l’ancien président du CNDD-FDD et Edouard NDUWIMANA ex-ministre de l’intérieur.
D’emblée, l’actuel président de l’Assemblée Nationale Pascal NYABENDA ne cache pas sa satisfaction, car selon lui, « ils vont travailler en parfaite entente d’abord à partir du bureau dans un premier temps, puis à l’Assemblée et la politique générale dans un second temps ».
Pascal NYABENDA n’hésite pas également à dire que les divergences d’hier vont se transformer en convergences. Par là, il veut rappeler qu’il s’agit de choix tactiques entre eux. Ici Agathon RWASA pèche par myopie politique, faute de vision à long terme.
L’Assemblée Nationale, poursuit son président, représente la population à contrario de la société civile. Celle-ci, note le n˚1 de l’hémicycle burundais ne représente pas la population. Cette dernière est représentée par les députés.
L’analyse de ce discours montre que le président de l’Assemblée en appelait à RWASA pour lui signifier qu’il avait définitivement quitte le camp de l’opposition pour être adoubé par le parti présidentiel.
Un homme sans foi, ni loi
En partant à Canossa avec armes et bagages livrés à ses anciens bourreaux, Agathon RWASA vient de se présenter tel qu’il est : Un homme sans foi, ni idéal.
Depuis 2010, il vient de passer cinq ans en guerre contre Edouard NDUWIMANA ex-ministre de l’intérieur et aujourd’hui 2eme vice-président de l’Assemblée Nationale, et contre Pascal NYABENDA, le président de l’Assemblée Nationale également président du parti au pouvoir ; qui le traitaient de tous les noms.
Agathon RWASA a vu la balkanisation de son parti menée par NDUWIMANA, qui l’a scindé en plusieurs ailes. Entretemps, le pouvoir l’avait harcelé jusqu'à la mise à mort de ses nombreux militants. Des centaines des FNL (Front National de Libération) ont été exécutés par le pouvoir dans d’effroyables conditions, car jetés dans les rivières ou décapités.
Agathon RWASA vient de s’affaiblir de sa casquette de traitre, les idéaux pour lesquels il avait milités sont bafoués sans coup férir. Obnubilé par les honneurs et les confettis lui lancés sous les feux de rampe de son perchoir, il ne voit pas venir l’estocade lui lancée par le pouvoir. Il vient de faire le jeu ethniste du CNDD-FDD qui a vidé l’Accord d’Arusha de toute sa substance. Il n’y aura pas minorité de blocage ni sur le plan institutionnel des partis politiques, ni sur le plan des origines ethniques pour protéger les minorités.
Politiquement, Agathon RWASA vient de se suicider par un bradage de son immense capital au sein de la population. Quand bien même, il affirmerait qu’il joue le jeu pour sauver ses militants de la mort, nul besoin de dire que cette stratégie est vouée à l’échec.
D’une part, la population le suivait pour sin intransigeance en espérant qu’il allait le sauver de la tyrannie du CNN-FDD ; d’autre part, les minorités ethniques voyaient en lui un leader avec une vision patriotique pour sauver le Burundi quand il avait retire le sigle PALIPEHUTU du nom de son parti.
La presse africaine qui l’a sévèrement critique ne trouve en lui qu’un piètre personnage mu par l’ambition de tremper sa barbichette dans la soupe du pouvoir. C’est ainsi que meurent certains destins politiques.
En s’asseyant sur la même chaise qu’Edouard NDUWIMANA, son bourreau d’hier, penseur machiavélique du CNDD-FDD qui a brouillé le jeu politique au Burundi en divisant les partis politiques de l’opposition ; Agathon RWASA a le destin qu’il mérite. Pour avoir trahi ses idéaux, son nouveau compagnonnage avec Edouard NDUWIMANA lui rappellera ses militants noyés et mutilés au nom de l’intérieur supérieur d’un Etat-voyou.