Depuis le début de la crise qui secoue le Burundi au mois d’avril, les bars ne sont plus beaucoup fréquentés. Un des propriétaires de bar qui a requis l’anonymat déclare : « Avant, on travaillait jusqu’à minuit des fois même jusqu’à l’aube, mais maintenant à 19 heures il y’a des tirs de balles qui commencent et les gens ont peur de se rendre aux bars à cause de l’insécurité grandissante, ceux qui parviennent à venir y restent pendant un laps de temps ».
Un autre propriétaire de bar avoue « quand les tirs commencent, les clients rentrent en courant sans payer les factures et cela est une perte énorme ». Ce cabaretier ajoute : « pendant le weekend, on faisait entrer beaucoup de recettes mais aujourd’hui c’est le contraire ».
Payer les taxes et les salaires des employés devient difficile selon ces propriétaires de bars et certains d’entre eux ont déjà réduit à grande échelle le nombre de leurs employés. Ceux qui ont encore la chance de travailler craignent leur renvoi d’un moment à l’autre. Un employé dans un bar témoigne : « Moi, je suis venu de l’intérieur du pays et notre propriétaire risque de fermer définitivement le bar parce que c’est comme si on travaille pas et je me demande comment je vais retourner à la maison ».
Les clients des bars disent craindre pour leur part les jets des grenades dans les bistrots donnant comme preuve les dernières attaques qui ont fait beaucoup de morts dans différents bars de la capitale Bujumbura notamment à Bwiza et à Kanyosha.
Les propriétaires de ces bars et leurs employés demandent la paix et la sécurité pour qu’ils puissent travailler comme avant la crise et éviter ainsi d’enregistrer de nouvelles pertes. Ces résultats en baisse des recettes des bars sont également enregistrés dans d’autres secteurs. Ainsi, les bailleurs propriétaires de logements dans les quartiers dits contestataires du troisième mandat du Président Nkurunziza ne perçoivent plus de loyers depuis le début de la crise.