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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Un militant d’opposition burundais assassiné à Nairobi

janvier 04, 2016 3637
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Jean de Dieu Kabura a été sauvagement assassiné vendredi 1er janvier 2016 dans la ville de Nairobi au Kenya. Ce militant du parti MSD exilé a reçu de nombreux coups de couteaux au visage. Grièvement blessé et emmené d’urgence à l’hôpital, un des bourreaux est revenu pour l’achever selon des sources concordantes. L’auteur serait un des représentants de la ligue Imbonerakure du CNDD-FDD au Kenya.
 
Selon des proches de la victime, Jean de Dieu Kabura a été poignardé à vingt-et-une reprise au niveau de la tête « mais plus particulièrement au visage où un œil lui a été arraché ». Son agression a eu lieu à Wanyelo, au terrain de Kinjunji dans la ville de Nairobi au Kenya. 
 
Juma Ndikumana témoigne avoir trouvé la victime vers 6 heures agonisante mais en vie sur son lieu d’agression : « je rentrais de la prière quand on m’a annoncé que quelqu’un a été poignardé. Je suis allé voir mais il était défiguré avec juste à côté de lui une bouteille vide qui a servi pour l’agresser. Quand il m’a vu il m’a appelé par mon nom » nous explique-t-il. Ce burundais indique que Jean de Dieu Kabura a aussitôt raconter comment son agression s’était passée et ceux qui ont failli le tuer : « il m’a parlé d’un certain Gérard. Ce dernier est d’ailleurs revenu sur les lieux et je lui ai donné de l’argent pour ramener un taxi afin qu’on puisse l’évacuer à l’hôpital. Mais il n’est jamais revenu ! » poursuit Juma Ndikumana.  
 
Ne voyant pas revenir ce prénommé Gérard, Juma décide vers 9 heures d’emmener la victime d’agression difficilement sur une moto en le serrant contre lui à l’aide d’un pagne qu’une dame venait de lui donner. « Il était très souffrant mais après les soins, il a commencé à nous parler. Il allait mieux et j’ai donc pu le laisser en compagnie d’une amie » nous indique Juma qui venait de sauver Jean de Dieu. 
 
 
 
Ses bourreaux décident d’achever Jean de Dieu
 
 
 
Au moment de sortir de l’hôpital pour aller déjeuner vers 11 heures et demi, Juma Ndikumana dit avoir croisé le prénommé Gérard à l’entrée de l’établissement, qui entretemps n’est jamais revenu avec le taxi qu’il avait promis d’amener rapidement. « Il avait un sac et m’a dit qu’il contenait des vêtements de rechange pour Jean de Dieu. Il m’a dit qu’il n’est pas revenu avec le taxi parce que le chauffeur a refusé de déplacer un blessé sans les papiers de la police » nous rapporte notre témoin. Mais ce dernier nous indique n’avoir pas été convaincu par les explications de Gérard notamment sur le fait qu’il n’est jamais revenu sur les lieux pour leur dire l’impossibilité d’obtenir un taxi et qu’il a été cité par la victime comme l’un des agresseurs alors qu’il agonisait. 
 
Alors que Juma Ndikumana prenait son repas après avoir quitté l’hôpital, il reçoit un coup de fil lui annonçant la mort de Jean de Dieu « on m’a dit qu’il est mort au moment où Gérard l’aidait à s’habiller » nous indique-t-il. 
 
 
 
Les Burundais réfugiée au Kenya craignent pour leur sécurité  
 
 
 
Plusieurs sources au sein de la communauté burundaise réfugiée au Kenya accusent ce Gérard Ndayishimiye également surnommé ‘’Butoyi’’ d’être l’auteur de l’assassinat de Jean de Dieu Kabura. Gérard Ndayishimiye est présenté comme le numéro deux des jeunes Imbonerakure du CNDD-FDD du Kenya. Les mêmes sources précisent que la Jean de Dieu Kabura, militant du parti MSD exilé au Kenya, avait par ailleurs passé la veille de son assassinat à partager un verre avec ses agresseurs. 
 
Selon nos sources, outre Gérard Ndayishimiye, les jeunes du parti au pouvoir qui ont passé les dernières heures avec Jean de Dieu sont les prénommés Jules, Désiré, Juma et un certain ‘’Papa Shema’’ qui ont passé toute la journée et la soirée de jeudi 31 décembre 2015 à boire en compagnie de la victime. 
 
Juma Ndikumana, celui qui a trouvé la victime agonisante avant de l’évacuer à l’hôpital, témoigne que plusieurs documents et objets ont été retrouvés sur le lieu de l’agression de Jean de Dieu : « j’ai trouvé les pièces d’identités ainsi que les clés de Gérard à côté de Jean de Dieu. J’ai aussi trouvé les pièces d’identité d’autres Burundais. Quand j’ai interrogé Gérard, il m’a répondu qu’il avait donné ses clés à Jean de Dieu. Mais j’ai aussi appris que Jean de Dieu avait un ordinateur portable. Et ce sont ses agresseurs qui avaient pris son ordinateur » nous indique-t-il.  
 
D’après certains Burundais réfugiés au Kenya, « l’assassinat de Jean de Dieu Kabura prouve que les opposants au troisième mandat sont constamment en danger ». C’est ce que dénonce John Bizoza qui révèle avoir lui-même échappé à une tentative d’assassinat en 2014 : « au début des manifestations anti-troisième mandat, les Burundais qui vivions à Nairobi avons été menacés. Mais au fil des mois, ces menaces avaient pratiquement disparues. Maintenant, l’assassinat de notre ami Jean de Dieu nous prouve que des gens sont envoyés pour nous tuer dans ce pays ». Nos sources dans la capitale kenyane nous indiquent qu’un autre burundais a été tué dans des circonstances similaires « par des coups de bouteilles brisées et de couteaux » au camp des réfugiés de Kakuma. 
 
Ces réfugiés burundais vivant au Kenya demandent à la police kenyane d’enquêter et d’assurer leur sécurité. Selon Ferdinand Manirerekana, activiste de la société civile réfugié au Kenya, ces jeunes Imbonerakure les « espionnent » régulièrement. « Nos noms sont même inscrits à l’Ambassade du Burundi au Kenya comme ne pouvant obtenir aucun service. Ils ont des vidéos des manifestations et vérifient pour voir si le demandeur n’a pas manifesté. Nous avons soumis nos cas à la police locale mais nous voulons être protégés car nous ne sommes pas obligés d’avoir les mêmes convictions » poursuit Ferdinand Manirerekana. 
 
Au moment de la publication de cet article, nous apprenons que la police kenyane a interrogé ce lundi Juma Ndikumana, le témoin qui a retrouvé agonisant Jean de Dieu Kabura. Mais depuis ce weekend, ce Burundais ne dort plus chez lui de peur d’être à son tour assassiné suite à son témoignage. 
  

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