La crise socio-politique consécutive au 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza a traumatisé plus d'un. Parmi certains des burundais qui sont parvenus à fuir vers les pays voisins, certains souffrent encore des séquelles de séances de torture subies.

 

La victime est aujourd'hui réfugiée en Tanzanie, pourchassée pour son appartenance politique. Originaire de la Commune Gihogazi en Province Karuzi, il raconte que la nuit du 10 au 11 mars 2016 a été la pire de toutes ses nuits. 

 

« J'ai été torturé par les jeunes du parti au pouvoir, c'était un vendredi dans la nuit. Je revenais du marché de Gihogazi et j'ai été arrêté par un Imbonerakure du nom d'André Kaziri au niveau de Kwisongore. Il m'a intimé l'ordre de monter sur mon vélo, je me suis exécuté ; sans tarder peu de temps après, quelqu'un est venu et m'a fort tabassé et je me suis retrouvé par terre. Ils m'ont pris tout l'argent que j'avais et m'ont tabassé à l'aide de machettes aplaties », témoigne-t-il 9 mois après son calvaire.

 

En plus dêtre tabassé, la victime a été dérobée de tous ses biens, car les mêmes jeunes du CNDD-FDD se sont rendus chez lui pour piller. 

 

« Je les ai supplié de ne pas me tuer. Je leur ai dit que j'ai de l'argent à la maison. Nous sommes alors partis jusqu'à la maison, je leur ai montré où se trouvait l'argent, une somme de 43 mille francs. Ils sont partis avec mon sac de grains de maïs, un sac de haricot et un pagne que je venais d'acheter pour mon épouse. C'est par après qu'ils ont intimé l'ordre à ma femme de fermer la porte, menaçant de la tuer si elle crie au secours », indique cet homme.

 

Malgré avoir donné tous ses biens, son calvaire ne s'est pas arrêté. « Ils m'ont emmené jusqu'à une fosse où ils devaient m'enterrer et m'ont ligoté. Ils ont alors suspendu un morceau de tronc d'arbre sur mon sexe et ont continué à me tabasser », poursuit la victime de torture. 

 

Ce rescapé burundais exilé en Tanzanie est en train d'être assisté par Médecins sans frontières. Des papiers médicaux attestent de la gravité des coups et blessures qu'il a reçus en mars dernier, pouvant lui occasionner un handicap chronique. Il porte aussi des cicatrices sur son corps.