Au cours de ces cérémonies, deux enfants, l’un représentant la catégorie des enfants de la rue et un autre qui a représenté les enfants en général, ont tous pris la parole.
Ils ont déploré les cas de violation des droits de l'enfant qui vont en augmentant en province Gitega.
A titre d’exemple, celui qui a représenté la catégorie des enfants de la rue a montré les défis auxquels ils font face comme le manque de nourriture régulière, le problème de soins de santé une fois qu'ils tombent malade et le fait qu'ils dorment à la belle étoile devant les magasins, dans des restes de véhicules ou dans des maisons en cours de construction. Il a ajouté qu'en plus de cela, les gens ont tendance à les qualifier« de voleurs et de malfaiteurs ». Il a ainsi demandé à l'administration et à toute personne physique ou morale de leur venir en aide notamment pour l’apprentissage des petits métiers ainsi que l’alphabétisation dans des centres appropriés.
Un autre enfant a représenté d’autres enfants en général. Il a rappelé dans son discours les cas de violation des droits de l'enfant les plus observés à Gitega et dans tout le pays. Il s'agit notamment des enfants privés de leur droit à la scolarité, des enfants qui travaillent avant l’âge, des enfants tués par leurs mères à la naissance et des enfants reniés par leurs pères. Il a aussi parlé des enfants orphelins dont les membres de famille s'approprient des terres et autres biens hérités de leurs parents décédés. Il a terminé en demandant à l'Etat d'améliorer les conditions de l'enfant en matière de respect de ses droits.
Ces deux enfants ont toutefois salué les efforts du gouvernement en matière de gratuité de la scolarité et de soins dont bénéficient les enfants d'une certaine catégorie d'âge. Toutefois, aucun des intervenants n'a évoqué le cas des enfants de l'Ecole Fondamentale récemment emprisonnés ou renvoyés de l'école pour cause de gribouillage de la photo du Président Pierre Nkurunziza.
De son côté, le conseiller socio-culturel du gouverneur de la province Gitega, Abel Ndayikengurukiye qui a parlé au nom du gouverneur, a lui aussi reconnu l'existence de beaucoup de cas de violation des droits de l'enfant à Gitega. Il a également souligné la province Gitega vient de mettre sur pied une commission provinciale permanente qui s'occupera du respect des droits de l'enfant et de ce qu'il faudrait faire pour les enfants de la rue.
L'effectif exact de cette catégorie d'enfants de la rue n'est pas bien connu dans la province de Gitega. Mais certaines organisations des droits de l'enfant œuvrant à Gitega avancent le nombre d'environ cinq cent (500) enfants de la rue dans la ville de Gitega.