« Les attaques à la grenade font plus de victimes que la répression connue jusque-là »
février 23, 2016
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Les assassinats, enlèvements et tortures ne cessent d’être dénombrés depuis le début de la crise au Burundi. Selon le 10ème rapport de SOS-torture Burundi, les attaques à la grenade sont devenues un nouveau moyen de s’en prendre à de paisibles citoyens. Le coordinateur de la campagne Sos-Torture Burundi dénonce la répression consécutive à ces attaques où forces de sécurité volent, torturent et arrêtent arbitrairement des gens dans les quartiers.
Dans ce rapport, SOS-Torture Burundi revient sur les personnes enlevées par la police et qui ont été retrouvées mortes, des disparitions forcées ainsi que des arrestations arbitraires. Ce qui est nouveau maintenant, « ce sont les attaques à la grenades visant la population qui n’est pas armée mais plutôt qui devrait être protégée » déclare le coordinateur de la campagne.
Ces attaques font d’autant plus peur que les forces de l’ordre se comportent de manière agressive après les faits : « ils arrêtent les gens n’importe comment, même ceux qui tentent d’échapper à la grenade en courant sont systématiquement arrêtés » explique Maitre Armel Niyongere. Il ajoute : « On ignore l’identité des auteurs de ces attaques à la grenade et leurs objectifs. Mais à voir comment la dernière fois, les forces de l’ordre se sont comportés dans le quartier 6 de la zone Ngagara, en démolissant les maisons pendant la nuit, dans l’unique but de tuer et voler les gens, arrêter les gens pendant la journée dans la capitale les accusant de lancer des grenades, on voit bien que c’est dans la série des violation des droits de l’homme et des arrestations arbitraires. Je citerai le cas de l’étudiant de l’Université du Burundi arrêté à la gare du nord en zone kamenge et retrouvé mort le lendemain » ajoute le coordinateur de Sos-Torture Burundi.
Le 10ème rapport de SOS-torture parle aussi des assassinats ciblés, dont le cas d’Ernest Nsavyimana tué dans un bar à Kirundo dans la soirée du 14 février 2016. Sa femme a été blessée et se trouve toujours dans un hôpital. Selon Sos-Torture, « ce qui étonnant c’est l’inaction des policiers qui se trouvaient tout près du bar qui n’ont rien fait pour poursuivre les auteurs de l’attaque ».
L’autre cas d’assassinat qui a frappé plus d’un sur lequel la campagne revient, c’est celui d’un enfant du nom de Don Chalex Ntungane, tué le 13 février 2016 dans la zone de Ngagara, lors d’une attaque qui visait une position militaire. Cet enfant qui était en 3ème année primaire revenait d’un salon de coiffure, « son père qui était avec lui a été grièvement blessé et n’a malheureusement pas assisté à l’enterrement de son fils car le père est hospitalisé » ajoute Me Niyongere.
SOS-Torture demande à ce que ces assassinats, les attaques à la grenade sur la population civile, les tortures et les arrestations arbitraires cessent et que les auteurs de ces crimes soient punis. SOS-Torture dit vouloir informer les burundais et la communauté internationale sur les violations graves des droits de l’homme, la campagne a débuté au lendemain du carnage du 11 au 12 décembre de l’an passé, où des centaines de gens ont été tués en guise de répression après les attaques de 4 camps militaires.
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