350 grammes de haricots, 350 grammes de farine, du sel et de l’huile sont la ration quotidienne de chaque détenu de la prison centrale de Bubanza. Depuis deux semaines, les prisonniers n’ont cependant plus droit à la farine, de même que l’huile, apprend-t-on de sources proches de la prison.
Conséquence : les prisonniers ayant le VIH-Sida sont les plus vulnérables à cette carence de nourriture. La nourriture étant insuffisante, les maladies opportunistes surgissent également dont la diarrhée car les détenus sont mal nourris. L’autre catégorie concerne les femmes détenues qui allaitent, car elles n’ont plus de lait maternel pour leurs nourrissons. Selon toujours nos sources, ces locataires de la prison de Bubanza se sont plaints au niveau de la direction de cette maison de détention mais la seule réponse donnée est qu’ils doivent encore patienter « car même chez eux ils dormaient le ventre vise ».
Le directeur de cet établissement pénitencier se défend. Pour lui « le manque de farine est dû du fait que le prix de la farine est en hausse sur le marché. Les fournisseurs ne veulent pas travailler à perte car entre la période où ils nous fournissent et le temps d’être payés, le prix a pris l’ascenseur et nous ne pouvons pas donner plus d’argent par rapport au budget qui nous est alloué » affirme t-il. Quant à la question de savoir si ce directeur de prison ne peut pas s’endetter auprès des fournisseurs, il explique qu’il n’est pas autorisé à le faire « car les marchés de fournitures sont du ressort de la direction générale des affaires pénitentiaires ».
Le directeur administratif et financier de la direction générale des affaires pénitentiaires, qui est toujours en contact avec ces fournisseurs, n’a pas voulu faire la lumière sur ce manque de nourriture dans la prison de Bubanza. La prison de Bubanza a une capacité d’accueil de 100 prisonniers, mais aujourd’hui elle compte 298 prisonniers. Toutefois, ce mercredi 10 février dans la soirée, une petite quantité de farine a été amené à la prison mais n’assure pas les détenus d’un léger mieux dans les jours à venir.