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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Enlèvements, disparitions et tortures devenus monnaie courante au Burundi.

août 24, 2015 2425
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Plusieurs témoignages à titre individuel et des rapports d’ONGs internationales font état d’enlèvements, de disparitions et de tortures au Burundi. C’est au lendemain des manifestations pour s’opposer au troisième mandat du Président Pierre NKURUNZIZA.

 

 

Coups assénés à l’aide de barres de fer et brûlures par acide sont entre autres panoplies de torture utilisées par les agents de sécurité au Burundi pour extraire des « aveux » et museler l’opposition, selon un rapport sorti par Amnesty International ce lundi 24 Août 2015.

« Les témoignages recueillis donnent la chaire de poule quand bien même la torture serait interdite par la Constitution et d’autres traités internationaux et régionaux signés par le Burundi », rapporte Sarah Jackson, Directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Est de l’Afrique et les Grands-Lacs.

Ces témoignages pointent du doigt le Service National des Renseignements et la Police Nationale du Burundi comme responsables d’actes de torture et traitements dégradants contre les détenus arrêtés depuis Avril 2015. Ces victimes de tortures sont poursuivies pour une éventuelle participation aux manifestations de protestation contre le troisième mandat du Président NKURUNZIZA.

Il se remettait de ses plaies lorsqu’Amnesty International recueilli ses                confessions.

Une des ces victimes arrêtées en Juin a montré à Amnesty International les marques de torture que lui ont laissées les coups encaissés lors de son passage au Service National des Renseignements.

L’homme torturé a déclaré «  Ils ont commencé à me frapper à l’aide de barres de fer. Puis, ils m’ont forcé à me déshabiller. Ils ont pris un bidon de 5 litres plein de sable  et l’ont joint à mes testicules. Ils l’ont laissé là durant plus d’une heure. Je me suis évanoui. Apres avoir retrouvé mon esprit, ils m’ont fait asseoir dans une mare d’acide, ce qui a provoqué des brûlures terribles.»

Un autre manifestant arrêté a été torturé pour délivrer de fausses confessions. Il se remettait de ses plaies lorsqu’Amnesty International a recueilli ses confessions au mois de Juin.

Il a témoigné : « En cette soirée, ils m’ont mis dans une chambre étroite, avec de petits cailloux amassés au sol. J’y ai passé toute une journée. Le troisième jour, ils m’ont emmené dans une chambre remplie de tessons de bouteilles et d’éclats de verre, et ils m’ont obligé de me saigner avec. Ils m’ont demandé de dresser par écrit une liste de gens que je connaissais et de signer un document de promesse de ne plus manifester. Je l’ai signé.»

La documentation de ces cas de torture et d’autres traitements dégradants s’est passée au cachot du SNR et d’un centre clandestin de détention de la police appelé « Chez Ndadaye ». La police battait ces détenus avec des câbles électriques et des matraques quand le SNR utilisait des  barres de fer tout en les forçant à mettre la tête dans de l’eau sale.

Amnesty International a recueilli des cas de confessions forcées. Un autre homme détenu et torturé par les agents du SNR a témoigné devant Amnesty « Ils m’ont dit : si tu n’avoues pas, nous allons te tuer alors que je n’étais au courant de rien. Je leur ai dit de me dicter les aveux. »

Les témoignages recueillis par Amnesty International sont vérifiés au quotidien.

Le forcing électoral du Président Pierre NKURUNZIZA a déclenché une vague de manifestations entre le 26 Avril et mi-juin 2015. A partir de ces dates, la police a utilisé une force excessive et disproportionnée à savoir l’usage des armes devant une population sans armes et qui fuyait le lancer des gaz lacrymogènes et de balles.

Depuis ces dates, on assiste quotidiennement à l’arrestation de personnes surtout jeunes, soupçonnés d’activisme lors de ces manifestations.

Des messages sur réseaux sociaux confirmés par des témoignages sur place indiquent qu’une dizaine de jeunes ont été arrêtés à Cibitoke et à Kamenge ce dimanche. Des sources sont allées jusqu'à compter deux cents jeunes transportés dans un véhicule de police ce lundi et conduits vers une destination inconnue.

Outre ces jeunes burundais, une vingtaine de rwandais en voyage au Burundi ont été arrêtés et la Ministre des Affaires Etrangères Louise MUSHIKIWABO a officiellement protesté : «  Nous nous trouvons dans une situation de non droit au Burundi.» 

Ces arrestations touchent surtout les jeunes habitant les quartiers les plus marqués par les manifestations à savoir Cibitoke, Nyakabiga, Jabe et Musaga. Cette répression aveugle alimente la violence et la fracture politico-ethnique visible au Burundi ces derniers temps.

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