Il s’agit de Musilimu Jean et Nkurunziza Franck. Aujourd’hui, ces deux jeunes frères banyamulenge croupissent au cachot de la police judiciaire à Ngozi sans aucun dossier ni infraction commise. Tels sont les informations fournies par les associations de la société civile, AVDP et ABDP dans la province de Ngozi.
Jean Nayabagabo et Dieudonné Nzeyimana, respectivement responsables de ces deux associations font savoir que ces deux frères ont été arrêtés sur la colline Marembo zone Gatare en commune Busoni province de Kirundo. Jean Nayabagabo indique que « ces deux frères venaient du sud du Rwanda, plus précisément dans la région de Bugesera, frontalière avec le Burundi, où ils s’y sont exilés en 2007. Ce sont des rescapés de la guerre civile qui a eu lieu à l’Est de la RDC à cette époque-là ».
« Après avoir saisi leurs biens le même jour », continu ce défenseur des droits humains : « ces imbonerakure du CNDD-FDD en concertation avec des agents du Service National des Renseignements, les ont immédiatement conduits au cachot de la commune Busoni, où ils ont passés deux semaines ».
Cependant, les sources émanant du camp des refugiés de Musasa font savoir que les administratifs dudit camp, les responsables de l’ONAPRA, Organisation qui se charge des refugiés ainsi que la police, étaient en train d’organiser l’arrivée de ces deux frères, rescapés de la guerre du Congo, pour rejoindre leur famille au camp de refugiés de Musasa. «Malgré cette initiative », poursuit t-il : « le 03 août 2015, ils sont été transférés au cachot de police judiciaire à Ngozi », a t-il regretté.
Détention arbitraire exercée par le Service National des Renseignements.
« Quand une personne est détenue sans aucun dossier », affirment ces deux activistes de la société civile : « c’est une détention arbitraire ». Alène Nyamwitekerezo et Musoni Willy sont respectivement mère et grand frère des ces deux détenus. Ils affirment s’être séparés pendant cette guerre civile en RDC et tout le monde les croyait déjà mort.
Les deux activistes de la société civile de Ngozi ainsi que la famille de ces deux détenus condamnent énergétiquement cette arrestation. Ils demandent à la juridiction compétente d’user de ses compétences pour que justice soit faite. Le Parquet de la République à Ngozi indique procéder encore aux enquêtes. Toutefois, ce Parquet promet de s’entretenir avec les responsables du service National des renseignements à Ngozi.