Ce message délivré au camp de Mtendeli était également destiné aux autres camps des réfugiés situés dans la province de Kigoma en Tanzanie. Selon nos sources, le représentant du gouvernement tanzanien dans tous les camps de réfugiés de ladite province a débuté sa tournée dans le camp de Mtendeli. Son message n’a pas du tout tranquillisé ces réfugiés, témoignent nos sources.
« Il s’agissait premièrement de rappeler aux réfugiés qu’ils doivent rentrer volontairement. Il a beaucoup insisté là-dessus, arguant que le Burundi a recouvré la paix. Il a ainsi mis en garde toute personne ou toute association qui empêcherait les réfugiés de rentrer au pays. » Explique notre source
Ces réfugiés burundais ont été encore une fois accusés d’être à l’origine de la perturbation de la sécurité dans cette localité. « Le deuxième message concernait la paix et la sécurité, aussi bien dans les camps que dans les villages environnants. Il a affirmé que certains burundais et tanzaniens étaient impliqués dans les embuscades tendues sur les véhicules, lesquelles embuscades ont déjà fait des morts. Il a ainsi révélé que c’est pour cette raison que les marchés qui réunissaient les réfugiés et les tanzaniens ont été fermés. »
Un des réfugiés a levé le doigt pour demander pourquoi la Tanzanie insiste sur leur retour au Burundi alors qu’ils craignent toujours pour leur sécurité, et la réponse a été non moins cinglante, comme le témoignage celui-ci. « Un réfugié a dit ‘’Comment pouvons-nous rentrer alors que le problème qui nous a poussé à fuir persiste encore ?’’ Il lui a répondu que près de 14 millions de burundais sont toujours au pays. Il a par la suite ajouté qu’au totale, tous les camps des réfugiés comptent l’effectif qui ne dépassent pas 190.000 personnes. Et de demander ce qui empêcherait ce petit nombre de burundais d’aller vivre avec leurs frères restés au pays. »
La même autorité s’était rendue dans le même camp au mois de juillet de l’an dernier et leur avait dit que la seule voie qui était ouverte pour eux était celle qui mène vers leur pays natal.
Pour rappel, des autorités tanzaniennes, à l’instar du 1er vice-président Kassim Majaliwa, multiplient les descentes dans les camps des réfugiés burundais avec chaque fois le même message. Celui de les inciter à retourner au Burundi.