Ils ont passé toute la nuit à signer le document qu’ils ont rédigé ensemble. Quelques signatures ont également été collectées dans la matinée de ce lundi. Même si ces politiques de l’opposition avaient fini de rédiger ce document exigé par la facilitation, ils ne s’entendaient pas sur certains points dont le fait que certains membres du Cnared-Giriteka ont voulu écrire le mot Cnared devant leur nom, ce qui a été rejeté par d’autres politiques surtout ceux qui résident à Bujumbura. Selon ces derniers, cela pourrait créer un mauvais climat parce que le gouvernement du Burundi ne veut pas du tout que le Cnared en tant que coalition politique soit invité dans ce dialogue. Il y avait aussi des querelles sur la qualité de leader légal des partis scindés en deux ou plusieurs ailes. Sur ce point les politiques ont finalement décidé de signer, chacun avec son nom, sans préciser le parti d’appartenance.
En ce qui concerne le fond du document, certaines sources indiquent que ces politiques de l’opposition burundaise ont demandé le retour des libertés politiques, civiles et des médias au Burundi. Un pareil environnement contribuera à l’organisation des élections crédibles dans le pays selon eux. Mais ces politiques ne croient pas que de telles élections soient possibles en 2020. C’est pourquoi, ils précisent que ce document contient des propositions de sortie de crise, comme l’indique bien son titre. Le titre et le fond qui ne font pas allusion aux élections de 2020, contrairement à ce que le facilitateur leur avait demandé. Dans ce document, ces politiques de l’opposition accusent également la communauté est-africaine de n’avoir pas suffisamment appuyé la médiation pour la résolution de la crise burundaise. Quoi qu’il en soit, certains politiques, comme Léonce Ngendakumana, évoquent un éventuel conflit armé. ‘’La famine va s’accentuer, les bailleurs de fonds vont nous abandonner et il y a risque de guerre civile.’’ déplore le vice-président du parti Sahwanya-Frodebu.
Charles Nditije, membre du parti Uprona, pense également qu’à un certain moment le recours aux armes sera inévitable.
En revanche, le président du parti Kaze-fdd est ancien chef de la rébellion du Cndd-fdd, Jean-Bosco Ndayikengurukiye espère que la communauté internationale va permettre d’éviter le recours aux armes. ‘’Je crois que les garants de l’Accord d’Arusha vont trouver une solution avant que la situation ne dégénère’’, a indiqué Jean-Bosco Ndayikengurukiye.
C’est vers 10h00 heure d’Arusha que la séance de clôture du cinquième round de dialogue inter-burundais a débuté. Il est prévu que ces politiques de l’opposition interne et externe transmettent leur proposition de sortie de crise au facilitateur William Benjamin Mkapa.