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“La voix des sans voix”

Fête du travail : L’avenir du pays hypothéqué par le Gouvernement en place

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Pierre Nkurunziza, Président du Burundi Pierre Nkurunziza, Président du Burundi

Célébration ce mardi de la journée internationale du travail. Une journée qui arrive au moment où bon nombres de burundais travaillent dans de très mauvaises conditions, et plus particulièrement les fonctionnaires de l’Etat. Déjà confrontés à une grande pauvreté, des cotisations leur sont exigées régulièrement, soit par le gouvernement, soit par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Mais aussi le chômage dont font face la plupart des jeunes suites à la crise que traverse le pays depuis plus de trois ans ainsi que le clientélisme qui caractérise le pouvoir en place. 

Selon certains fonctionnaires de l’Etat contactés, cette journée mondiale du travail est célébrée au Burundi au moment où s’observe une extrême pauvreté dans la population. Même les prix des denrées alimentaires de première nécessité ont sensiblement augmenté. « On fait face à une montée vertigineuse des prix de presque tous les produits, que ce soit pour les denrées alimentaires, les tickets de bus, mais également pour les autres besoins quotidiens. »

 

Les contributions forcées exigées par le gouvernement à tout fonctionnaire de l’Etat viennent ajouter le drame au drame, selon toujours ces fonctionnaires. « C’est une journée qui nous trouve dans une situation précaire. Qui plus est, le gouvernement nous forces à payer des contributions d’une manière intempestive, soit pour les élections, soit pour diverses activités du parti au pouvoir. »

 

Et comme si cela ne suffisait pas, même l’accès aux soins de santé n’est plus garanti à ces fonctionnaires de l’Etat burundais, comme l’a confirmé Tharcisse GAHUNGU, président de la confédération des syndicats du Burundi, COSYBU en sigle. « La mutuelle de la fonction publique qui aide normalement les fonctionnaires à se faire soigner fait face à de nombreux défis. En grande partie, nous pensons que ces défis proviennent de la difficulté à s’approvisionner en médicaments et autres matériels car, aujourd’hui, la mutuelle de la fonction publique achète les médicaments chez les entrepreneurs locaux alors qu’auparavant, elle s’approvisionnait directement chez les fabricants. C’est pour cela qu’il s’observe ces derniers jours une pénurie de médicaments. Cette situation fait que les affiliés à la mutuelle ne cessent de se plaindre parce qu’ils ne peuvent pas aller acheter leurs médicaments chez les entrepreneurs locaux puisqu’ils reviennent à trop cher. Il s’avère alors nécessaire de réorganiser le fonctionnement de cette institution pour qu’elle puisse correctement faire soigner ses affiliés. » Regrette Tharcisse GAHUNGU.

 

Autre problème exposé par le patron de la COSYBU, concerne les cotisations des employés et des employeurs, et cela pour diverses raisons. « Nous déplorons que des contributions soient exigées aux fonctionnaires de l’Etat. Plus grave encore, nous avons constaté que le règlement n’est pas appliqué de la même manière. Cela craie alors de la méfiance et un climat malsain entre fonctionnaires vu que certains cotisent beaucoup et d’autres peu.

 

L’entêtement de Pierre NKURUNZIZA à se maintenir au pouvoir a contribué à la régression du secteur du travail burundais.

 

La crise qui a éclaté en 2015 au Burundi est à l’origine de la suspension de plusieurs projets de construction. Craignant pour leur sécurité, une partie des investisseurs étrangers a dû quitter le Burundi. Les ONG travaillant dans le domaine de la construction ont suspendu leurs travaux faute de financement, et les particuliers, aujourd’hui confrontés à une pauvreté ont dû interrompre leurs projets de construction. Ce père de famille qui s’est confié à la RPA a perdu son emploi dans ces circonstances. Diplômé en ingéniorat architecte, il fait aujourd’hui du taxi-vélo pour essayer de nourrir sa famille.

 

« Je me retrouve à faire du taxi-vélo pour gagner un peu d’argent, et ce malgré tous mes diplômes universitaires. »

 

Après 3 ans de chômage, ce père de famille a finit par tirer cette conclusion. « J’ai en charge 11 personnes que je dois nourrir quotidiennement alors que je ne gagne même pas 1.000 Francs par jour. Je vous jure que je suis dépassé. »

 

La responsabilité du Gouvernement pour palier à ce genre de problèmes.

 

Selon la PARCEM, Parole et Action pour le Changement des Mentalités, un Gouvernement a l’obligation de palier aux problèmes de chômage en créant de l’emploi et des conditions favorables aux investisseurs privés.

 

« D’abord, c’est la corruption généralisée et le détournement des biens publics qui sont à l’origine de tous ces problèmes car ça limite l’assainissement des entreprises publiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que le processus de privatisation des entreprises publiques est en panne. Le secteur privé aussi est gêné par cette corruption. L’autre chose, c’est la mauvaise image du pays suite au conflit actuel qui se pérennise. Cela limite fortement les investissements directs étrangers, sans parler des touristes qui devraient générer beaucoup de devises et des moyens pour créer des emplois. En troisième lieu vient le tarissement des appuis des bailleurs de fonds, sans aucune alternative. Cela fait que le pays manque de moyens pour engager les enseignants, les médecins ou les infirmiers nécessaires alors que la population a besoin de leurs services. La formation des métiers fait également défaut suite à ce manque de moyens. Bref, nous en sommes dans un contexte d’économie de survie, miné par l’intérêt égoïste des dirigeants, où il n’ya aucun programme d’investissements. Ce qui limite l’orientation d’une économie qui doit créer de l’emploi à sa jeunesse. » Martèle Faustin NDIKUMANA, président de la PARCEM.

 

Les lauréats d’aujourd’hui sont incapables de créer leurs propres emplois suite aux formations lacunaires reçues.

 

Le Professeur Libérat NTIBASHIRAKANDI est un expert en éducation. Pour lui, si rien n’est fait pour restructurer aujourd’hui, les postulants n’ont aucune chance même si les investisseurs privés sont là pour appuyer le Gouvernement à lutter contre le chômage en créant plus d’emplois.

 

« L’éducation est le moteur du développement. Il faudra alors repenser le système éducatif burundais dans son ensemble pour lutter contre le chômage des jeunes, mais aussi pour avoir des cadres compétents dans les différents secteurs, capables de créer leurs propres entreprises afin de donner un coup de pouce à l’Etat pour créer de l’emploi. Si rien n’est fait pour ramener la paix et la sécurité sur tout le territoire national, et si rien n’est fait pour réformer le système éducatif burundais dans son ensemble, le Burundi restera à la traine de toutes les nations et sera phagocyté par les pays de la région. J’appelle donc tous les burundais, sans distinction aucune, d’œuvrer au retour de la paix au Burundi, d’œuvrer pour un changement radical du système de gouvernance pour mieux préparer l’avenir des générations futures. »

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