Le Colonel Léonidas HATUNGIMANA surnommé Muporo a été arrêté ce vendredi 25 Septembre 2015 après les heures de service. Aujourd’hui, soumis au régime de la torture selon les mêmes sources, il est interrogé sur la destination des militaires qui fuient les camps. Une manière de confirmer la note confidentielle adressée  au début de cette année par le responsable des renseignements, le Général NIYOMBARE au Président de la République, qu’en cas de tentative de briguer le troisième mandat, on assisterait à une scission de l’armée. Pour cause, on remarque ces derniers temps des arrestations intempestives des militaires issus des ex-FAB et des éléments frondeurs des anciens combattants du CNDD-FDD.

                     Un homme de caractère franc et ouvert

Ce haut gradé travaille à l’Etat-major de l’armée, après de bons et loyaux services en Somalie où il s’était fait remarquer par le démantèlement d’un marché des armes à Mogadiscio après la fusion des ex-FAB et des combattants du CNDD-FDD, selon des sources proches du prisonnier. Le Colonel  Léonidas HATUNGIMANA se trouve être parmi le premier noyau des rebelles du CNDD-FDD. Il commandait en 1994, les opérations à Kinama, alors que le Capitaine SAVIMBI dirigeait celles de Kamenge avec comme adjoint feu le Général Adolphe NSHIMIRIMANA.

Les mêmes sources parlent d’un homme d’importance, qui avait sauvé de nombreuses familles à Kinama contre les assauts de l’armée régulière durant la crise de 1994.  Il les cachait dans le secteur Nyabunyegeri de la zone Maramvya, se rappelle les mêmes sources.

Le Colonel Léonidas HATUNGIMANA est connu comme un juste, de caractère franc et ouvert qui n’hésite pas à critiquer les errements des leaders du CNDD-FDD, qui ont trahi selon lui, la « révolution »,  aujourd’hui dévoyés dans des actes de corruption, de malversations économiques et de graves violations des droits humains.

Ce gradé, d’après les mêmes sources, s’insurge contre les erreurs des gouvernants actuels qui imitent celles de leurs prédécesseurs, observe-t-il. Il est réputé pour donner des conseils et est animé par le souci que le pays ne tombe pas encore dans les affres de la guerre.

A Kinama, en souvenir des services qu’il rend à la population, les jeunes l’appellent « Mzee »,  les femmes « papa Muporo ».