Le retour des réfugiés Burundais dans leur pays doit être conditionné par une solution à la crise burundaise. C’est le point de vue du Président Rwandais Paul Kagame à la demande du facilitateur de la crise burundaise de rapatrier tous les réfugiés burundais. Dans une conférence de presse, Paul Kagame a précisé que « les réfugiés burundais hébergés dans son pays sont régis par le statut des réfugiés » et qu’il n’est pas facile d’ordonner à des milliers de personnes de faire leurs valises du jour au lendemain. 

 

Lors de sa dernière visite à Bujumbura, le médiateur Mkapa avait demandé aux pays qui avaient accueilli des réfugiés burundais, dont certains Bujumbura qualifient de « criminels » de les renvoyer dans leur pays. 

 

« Avant d’extrader ces réfugiés, je pense qu’il y a beaucoup de paramètres à analyser notamment la situation actuelle du Burundi et ce qui les a poussé à se réfugier. C’est après cette analyse que nous pouvons dire aux personnes comprises entre 80 et 90.000 réfugiés de faire leurs bagages car leur patrie aura retrouvé la paix », explique Paul Kagame.

 

Selon le président rwandais, son pays ne fait aucune distinction entre les réfugiés comme l’a fait Mkapa : « Il y a une partie des réfugiés que le pouvoir de Bujumbura qualifie de criminels, pour notre part il n’y a aucune différence. Car ils sont tous régis par le statut de réfugiés, au même titre que les autres », a précisé le Président Kagame.

 

Dans cette sortie médiatique, le numéro 1 rwandais a interpellé la communauté Est-africaine à s’investir plus dans la recherche d’une solution dans la crise burundaise, avant de rapatrier les réfugiés. « Rien ne me ferait plus plaisir que de voir tous les réfugiés retourner dans leur pays ; mais la priorité est de voir d’abord la sous-région trouver une solution à la crise burundaise. Je pense que la demande de Benjamin Mkapa ne s’exécute pas directement. C’est facile de dire aux gens de faire leurs valises et de partir. Quand on les renvoi, il faut juste s’assurer qu’ils ont été accueillis à la frontière. Mais cela peut entraîner plusieurs conséquences. C’est pour cette raison que j’estime qu’expulser ces réfugiés n’est pas la meilleure solution. De plus, ce n’est même pas une tâche facile et cela n’est pas dans nos intentions,» a déclaré le Président rwandais. 

 

D’après lui, un long débat s’impose avant de prendre toute décision et le Rwanda est prêt à donner sa contribution. « Nous sommes disposés à participer pour trouver une issue à la crise burundaise, comme on le ferait pour tout autre pays voisin. D’ailleurs, il est de notre devoir » a annoncé Paul Kagame.

 

La crise burundaise concerne les burundais avant toute autre nation, et c’est à eux de trouver une solution avec le soutien du facilitateur et de la sous-région, a conclu le Président Rwandais Paul Kagame.