Ruhororo : Le Commissaire de police de Ngozi annonce une attaque imminente du camp des déplacés
La peur règne au sein des déplacés du site de Ruhororo en province Ngozi. Les responsables administratifs à la base ainsi que le commissaire de police ont évoqué vendredi dernier le 16 septembre 2016, une attaque imminente d’un groupe armé. Les déplacés craignent plutôt un plan visant à les éliminer.
Le Commissaire de police de la province Ngozi a demandé vendredi dernier aux déplacés du site de Ruhororo de s’occuper de leur propre sécurité. Le responsable de la police disait avoir des « informations sur une probable attaque du site » sans toutefois donner des détails, selon des témoins.
« Le Commissaire Abraham Bigirindavyi a dit qu’il fallait faire attention et assurer leur sécurité. La police avait des informations selon lesquelles le site allait être attaqué par des planificateurs de génocide », rapporte une source à Ruhororo.
Les responsables administratifs des différentes collines de Ruhororo ont à leur tour relayé le message du Commissaire de police. Chose étonnante, ils en parlaient la nuit et ne voulaient pas que le message soit donné à tous. « Le chef de colline Rwamiko, Jean Kajandi, est venu vers 19 heures mobiliser les membres de sécurité à veiller pour leur sécurité. Ils ne devaient pas en parler à leurs femmes, de peur qu’elles paniquent. Il disait que le chef de zone venait de l’appeler pour lui annoncer qu’une attaque pouvait avoir lieu d’un moment à l’autre », ajoute un autre habitant proche du site des déplacés de Ruhororo.
Les sites des déplacés n’ont jamais été bien vu par le pouvoir et le parti CNDD-FDD. Des sources indiquent que le Président du Sénat a tenu une réunion informelle où il disait aux personnes présentes être surpris que des sites de déplacés existent encore au Burundi. « L’entrée à la réunion était sélective. Nous avons cependant appris qu’il disait s’étonner de la présence de déplacés dans le pays », révèle une source.
Les déplacés du site de Ruhororo vivent dans la peur après l’appel lancé par le Commissaire de police se ne se sentent pas protégés par l’armée et la police qui connaissent pourtant l’existence d’une attaque imminente. « Ils nous disent de nous protéger alors qu’ils ne nous ont donné aucun moyen », s’emporte un déplacé de Ruhororo.
La peur est accentuée par le comportement complice des responsables administratifs qui semblent se mobiliser après l’annonce de cette attaque, ce qui conforte les déplacés dans l’idée d’un complot. « Ils disent que les déplacés peuvent être victimes d’une attaque, mais ils demandent aux gens d’assurer leur propre sécurité. Nous savons que les ‘Imbonerakure’ font des entrainements paramilitaires. Nous soupçonnons qu’ils sont aussi armés et qu’un plan d’attaque est déjà en préparation », poursuivent des déplacés.
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