L'ONU accorde au CPJ son statut consultatif après quatre années de lutte diplomatique
Le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) a obtenu lundi un statut spécial consultatif auprès des Nations Unies. La décision a été prise à New York à l’issue d’un vote de l’ECOSOC, le Conseil Economique et Social des Nations Unies (United Nations Economic Social Council). Un vote qualifié de succès de la part du CPJ qui a lutté durant quatre années pour obtenir ce statut.
Le Comité pour la Protection des Journalistes a bénéficié d’un vote favorable de 40 des 54 Etats membres de l’ECOSOC, le Conseil Economique et Social des Nations Unies, 5 voix contre et 6 abstentions pour sa demande de l’octroi d’un statut consultatif auprès des Nations Unies ce lundi 25 juillet 2016 à New York.
Il aura fallu quatre longues années de batailles pour le CPJ afin qu’il obtienne ce statut. « On a réussi et c’est un succès pour la liberté d’expression et pour les journalistes partout dans le monde » a réagi la chargée de la communication du CPJ au lendemain du vote. La dernière tentative datait du 26 mai 2016 où le Comité des ONG de l’ONU composé de 19 Etats membres avait refusé l’octroi de ce statut. Parmi ces Etats figure le Burundi qui avait voté contre la demande du CPJ d’obtenir son accréditation auprès de l’ECOSOC. Mais le Conseil Economique et Social des Nations Unies avait son dernier mot et l’a exprimé par son vote ce lundi.
Selon Courtney Radsch, « ce vote est une reconnaissance que le CPJ jour un rôle très important dans les Nations Unies et la liberté d’expression ». L’accès à cette accréditation des Nations Unies permettra désormais au Comité pour la Protection des Journalistes d’avoir accès aux différents organes de l’ONU et leurs processus tels que le Conseil des Droits de l’Homme de Genève où les ONGs accréditées peuvent présenter des contre-rapports des Etats parties.
« Aux Nations Unies, il y a plein de pays qui ne respectent pas la liberté d’expression et les journalistes. Donc on peut donner des perspectives différentes qui sont basées dans les rapports que le CPJ publie. Maintenant, on a le droit d’entrer aux Nations Unies et participer dans les processus », précise Courtney Radsch.
Parmi les pays qui ont voté contre l’octroi de ce statut consultatif du CPJ auprès des Nations Unies figure la Chine, la Russie, le Rwanda, le Vietnam et le Zimbabwe.
Au Burundi, le CPJ a beaucoup plaidé pour les journalistes persécutés notamment lors des emprisonnements arbitraires comme le cas de Bob Rugurika, Directeur de la RPA incarcéré en janvier 2015 et menacé constamment depuis sa libération en février de la même année (Lire : https://cpj.org/blog/2016/06/world-refugee-day-fear-of-arrest-drives-journalist.php).
Depuis le début de la crise liée au 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza, le CPJ a dénoncé les attaques violentes contre les médias privés Burundais. L’organisation basée aux Etats-Unis a recensé plus de 100 journalistes burundais qui ont fui le pays à cause des persécutions et des menaces pour leur sécurité de la part des agents de l’Etat. Le CPJ a également rapporté les cas d’assassinats des journalistes et de torture comme celui du correspondant de Rfi Esdras Ndikumana et plusieurs autres cas.
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