« On ne trouve plus du travail, on passe nos journées assis sans rien faire. Il n’y a plus personne pour nous donner de l’emploi, » se lamente un ouvrier. D’après lui, cela s’observe depuis le début de la crise, surtout en Mairie de Bujumbura.
Avant, ils se rassemblaient à Musaga sur un terrain communément appelé « main d’œuvre » ou à Kanyosha près de l’Eglise des témoins de Jéhovah. Aujourd’hui, tous ces endroits du sud de la capitale sont le plus souvent vides, sauf si il y a des ouvriers qui osent encore s’y présenter :« On ne fait que se tourner les pouces toute la journée, il n’y a plus d’employeurs qui viennent dans ces coins. Conséquemment, on est constamment fauchés. On n’arrive plus à nourrir nos enfants. »
Et comme si cela ne suffisait pas, ceux qui arrivent à aller chercher du travail sont malmenés par des policiers : « Quand on descend dans les quartiers de la mairie, les policiers nous chassent. Ils fouillent dans nos sacs mais n’y trouvent que du matériel d’ouvriers. Souvent, ils nous rouent de coups. Et on rentre bredouille »,se plaignent-ils.
Ce calvaire est aussi le lot quotidien de ceux qui vivent des petits métiers dans la capitale Bujumbura. Tous s’accordent à dire qu’il ne s’agit plus de vivre, mais plutôt de survivre.