Le corps de Melchior Hakizimana a été découvert lundi matin dans une latrine. Le premier constat est qu’il a été tué. Sa famille exige des enquêtes sur les circonstances de sa mort, mais l’administration elle s’est hâtée à l’enterrer et ses déclarations se contredisent sur sa mort.

 

Après l’identification de son fils de 7 ans, l’administration a donné l’ordre de d’arrêter le jeune mineur. Ce qui a étonné plus d’un. Autre fait étonnant est que l’administrateur communal de Muhanga s’est aussi empressé à l’enterrer contre la volonté de sa famille qui souhaitait d’abord des enquêtes pour connaître les auteurs de ce crime. 

 

L’administrateur de la commune Muhanga, Raymond Sindabizera affirme pour sa part que des enquêtes ont eu lieu et qu’elles continuent bien qu’il soit enterré. Cependant, des contradictions s’observent dans ses propos. Sindabizera affirme d’un côté qu’il n’y a pas de mobiles politiques derrière la mort de Hakizimana : « sur les photos que j’ai prises, il est visible qu’il a été battu. Et d’après nos enquêtes, c’était un homme qui forçait beaucoup sur la bière et sûrement que c’est l’ivresse qui est le mobile de son assassinat ».

 

De l’autre, l’administrateur de Muhanga déclare que le défunt a été tué parce qu’il avait deux femmes : « les voisins nous ont dit qu’en plus de sa femme de Muhanga, il fréquentait une autre de Ngozi et souvent il ramenait les récoltes chez elle. Mais rien n’est sûr, les enquêtes se poursuivent ». Selon toujours Raymond Sindabizera, des enquêtes ont été menées avant la mise au tombeau du vice-président du MSD à Muhanga. 

 

A propos de l’arrestation du fils mineur de la victime, l’administrateur s’étonne qu’une telle arrestation ait eu lieu et parle plutôt de rumeur. Pour la famille de Melchior Hakizimana par contre, elle est convaincue qu’il a été assassiné pour ses convictions politiques, en témoigne l’empressement de l’administration à l’enterrer, ainsi que l’arrestation de son fils. 

 

Le vice-président du MSD à Muhanga laisse une veuve et 5 enfants. Plusieurs autres militants de ce parti d’opposition ont été assassinés notamment depuis le début de la crise déclenchée par l’annonce de la candidature du Président Nkurunziza pour un 3ème mandat jugé illégal.