Les employés des établissements n’utilisant pas les fonds publics qui ont bénéficié des annales au début de cette année 2016 sont obligés de les rembourser avant la fin du premier trimestre. Cela est contenu dans un document du ministère des finances adressé aux responsables de ces entités administratives le 12 février 2016. La colère gronde au sein des travailleurs qui qualifient cette mesure d’illégale et de violation du droit du travailleur.

 

Les employés de la BRB trouvent non fondés les arguments du Ministre des finances car selon eux, tout a été fait dans le respect de la loi. Une des sources de la RPA parmi les employés de la BRB indique que « le gouvernement n’a pas les prérogatives de retirer ces avantages aux employés car ils n’ont jamais demandé de crédit. En plus, explique toujours notre source, même si la loi des finances aurait été violée comme le dit le Ministre Tabu Manirakiza, la responsabilité incombe aux responsables des établissements concernés. »

 

Ces grognes s’observent également à la Mutuelle de la Fonction Publique. Certains employés de cet établissement ont même déjà reçu des avances sur salaire de l’année 2016 sur base des nouveaux salaires comportant ces anales qui causent problème. Ces derniers se demandent comment le remboursement exigé par le ministre des finances pourrait s’effectuer dans les délais demandés si le ministre maintient sa décision.

 

Les autres établissements pointés du doigt dans cette correspondance sont notamment l’Institut Nationale de la Sécurité Sociale (INSS), l’Office Nationale des Télécommunications (ONATEL), la REGIDESO, l’Office du Thé du Burundi  (OTB), la Société d’Assurance du Burundi (SOCABU), le Fonds de Promotion de l’habitat Urbain (FPHU), la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels du Burundi  (CAMEBU), et autres entités publiques de même statut.

 

Certains de ces établissements avaient déjà octroyé ces avantages à leurs employés mais d’autres hésitaient encore et attendaient des éclaircissements au moment où leurs employés réclamaient toujours la régularisation en rapport avec les anales du mois de janvier. C’est cette polémique qui aurait poussé le Ministre Tabu abdalah à exiger le remboursement des anales bénéficiées, probablement pour décourager ces revendications  selon nos sources et en invoquant la loi des finances 2016 qui annule toutes les annales, primes et autres indemnités.

 

Ces travailleurs disent ne pas comprendre « pourquoi ce refus de donner les anales aux employés des établissements qui n’utilisent pas les fonds publics alors que l’argent récupéré ne sera même pas reversé au ministère des finances. ». Selon le Ministre des finances, le gel des anales et primes vise à permettre l’harmonisation des salaires. 

 

Autre point qui suscite le mécontentement de ces employés, c’est l’article 22 de la loi budgétaire 2016 qui stipule que ce gel des anales « ne concerne pas les secteurs de défense nationale et de la sécurité publique ». Ce qui est considéré comme un deux poids deux mesures, les employés estimant avoir droit au même titre à ces primes, indemnités et annales au vu des prestations fournies en 2015.