« Une information diversifiée et partagée rassure les auditeurs » nous précisent cette fois les déplacés du site Ruhororo dans la province de Ngozi. Ces rescapés de la guerre qui a secoué le pays en 1993 se disent inquiets de l’insécurité qui prévaut actuellement dans le pays. «Ces medias nous aidaient à avoir des informations concernant les crimes, les malversations économiques, les violations des droits humains, l’injustice, les exactions extra-judicaires exercées par certaines autorités et les conflits sociopolitiques d’une manière générale » ; c’est un avis partagé par plusieurs habitants des 4 provinces du nord du pays.
Ces habitants déplorent le fait qu’actuellement, les gens sont malmenés, emprisonnés ou battus à mort sans que personne ne le sache : « Malheureusement, les médias qui étaient sensé dénoncer tous ces cas ont été contraints de fermer les portes »
Dans les zones frontalières avec le Rwanda, les sources recueillies sur place nous indiquent que la population est paniquée à l’approche du 26 août courant, date marquant la fin du mandat présidentiel de Pierre Nkurunziza. « Les rumeurs qui circulent font état d’une guerre qui va éclater sur tout le territoire national et une partie de la population s’apprête à faire ses bagages pour s’exiler au Rwanda », ont précisé les mêmes sources.
Certaines informations fournies par les réseaux sociaux ne font qu’aggraver la situation.
Pour cette population, les rumeurs et fausses informations fournies par les réseaux sociaux poussent les gens à fuir leur pays. Elle poursuit en signalant que les informations rassurantes, fournies par les médias étrangers sur le Burundi, ne peuvent pas couvrir la quasi-totalité des informations fournies par les rédactions des radios privées qui ont été fermées et détruites. Pour dénouer cette situation, cette population demande aux autorités compétentes de ré-ouvrir les radios privées pour diversifier les informations.
Les responsables de la Rpa-Ngozi, une des radios privées et fermées au nord du pays, ont rédigé des correspondances à l’administration provinciale et nationale, il y’a un mois. Ils déplorent cependant le fait que jusqu’ici, malgré cette initiative, ces dernières semblent ne pas vouloir y répondre.